Communiqué ACDN, 20 mai 2015

Le barillet est chargé, et cinq doigts sont sur la gâchette : américain, russe, britannique, français et chinois. Ceux des chefs d’Etats détenteurs d’armes nucléaires. Le Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP), entré en vigueur il y a 45 ans, les oblige à s’asseoir à une table de négociations pour éliminer toutes leurs armes nucléaires. Ils ne l’ont jamais fait.

Depuis le 27 avril, la 9e Conférence d’examen du TNP est réunie à New York au siège de l’ONU. Elle s’achève le 22 mai. Elle devait enregistrer la mise en œuvre par les Etats nucléaires des promesses, au demeurant limitées, qu’ils avaient faites en 2010. Mais il n’y a que des mots à enregistrer : des paroles lénifiantes, et les termes d’un « glossaire » que la France s’enorgueillit d’avoir mis au point en cinq ans avec ses compères du « P5 ».

Chacun fourbit ses armes de nouvelle génération tout en déclarant, la main sur le cœur, qu’il « partage l’objectif d’un monde sans armes nucléaires ». C’est ce qu’a fait le représentant de la France, ajoutant aussitôt : « lorsque le contexte stratégique le permettra ».

Justement, nous savons de source sûre qu’une initiative simple qui permettrait peut-être de débloquer « le contexte stratégique » a été suggérée au début du mois à la France, et que son ministre des Affaires étrangères en a été saisi depuis. Il reste à peine deux jours pour faire ce geste. La France le fera-t-elle ?