L’étape en Charente-Maritime du tour de France pour sortir du nucléaire s’est déroulée les 11 et 12 mai à Saintes et Saint-Sauvant conformément au programme annoncé, et à la satisfaction de tous les participants. Deux à trois cents personnes ont profité des expositions, spectacles musicaux, sportif (démonstration de capoéra par des jeunes locaux), vidéos, débats, et ont eu des échanges informels, notamment lors de repas biologiques -aussi économiques que savoureux- servis par une équipe hollandaise.

Pour réclamer le désarmement nucléaire dans un monde sans nucléaire, l’étape a commencé par un déploiement de banderoles devant l’avion désarmé exposé non loin de la base de Paban, au rond-point de Diconche. Cette étape a mis l’accent sur les liens étroits entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire, la diffusion du premier et la prolifération du second. Elle s’est achevée avec la représentation de « Tchernobyl Now », la pièce de théâtre que la Compagnie « Brut-de-Béton » a tirée de « La supplication » de Svetlana Alexievitch, et qu’elle joue avec un remarquable dépouillement. Ces quelques témoignages de victimes de Tchernobyl, retenus parmi bien d’autres, font mieux comprendre à qui veut les entendre pourquoi il est indispensable de dénucléariser au plus vite la planète, France comprise.

Mardi 11 mai , le maire et les adjoints de Saint-Sauvant, où la caravane du tour prenait ses quartiers, ont honoré de leur présence une sympathique soirée et manifesté leur sensibilité écologique. Le Conseil Municipal soutient l’implantation d’éoliennes sur le territoire de la commune. Le lendemain, le sous-préfet de Saintes a reçu longuement une délégation composée de représentants d’ACDN et du Réseau qui a organisé ce tour de France pour sortir du nucléaire. Il transmettra au gouvernement les analyses et les raisons qui justifient une telle initiative.

Hélas, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour en avoir l’illustration concrète : dès le 13 mai, le Réseau « Sortir du nucléaire » révélait que la veille au soir, la centrale de Saint Laurent (Loir et Cher) a connu un incident grave. Une chute de barres de contrôle s’est produite dans le coeur du réacteur n°2, qui s’est alors arrêté. Le condenseur de la turbine est lui aussi tombé en panne, ce qui a provoqué une fuite de vapeur chargée en sodium radioactif. De plus, les barres de contrôles sont restées bloquées pour une raison encore inconnue. A quand la catastrophe civile ou militaire qui réveillera -mais un peu tard- les Français de l’anesthésie où les maintient le lobby nucléaire, lobby économique, politique et syndical ?

Saintes, le 13 mai 2004