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EDF et AREVA main dans la main à bord du Titanic

Publié le 23 mars 2016

Hinkley Point : la décision finale d’investissement d’EDF prise "début mai" (Macron)

Paris, France | AFP | mardi 22/03/2016

La décision finale d’investissement qu’EDF doit prendre pour lancer définitivement le projet controversé de construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point en Angleterre sera prise "début mai", a indiqué mardi le ministre de l’Economie Emmanuel Macron.

Cette décision "ne sera pas officialisée et définitive le 30 mars, parce que nous avons besoin de plusieurs semaines (...) beaucoup plus raisonnablement, elle doit se faire début mai", c’est-à-dire avant l’assemblée générale du groupe prévue le 12 mai, a affirmé le ministre lors d’une audition devant la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.

"Il faut qu’elle soit actée avant l’assemblée générale d’EDF et il faut que nous donnions à nos partenaires britanniques une pleine visibilité sur cet investissement qui est absolument critique pour eux", a précisé M. Macron.

La CGT avait indiqué que le groupe pourrait prendre une décision sur ce projet au coût gigantesque de 18 milliards de livres (environ 23 milliards d’euros) lors de son prochain conseil d’administration programmé le 30 mars.

"Il n’y a pas une urgence à la fin du mois (...) parce qu’il faut travailler sur un ensemble de mesures qui sont au delà du projet Hinkley Point", a ajouté M. Macron.

EDF, qui affichait fin 2015 un endettement net de 37,4 milliards d’euros, doit financer dans les prochaines années le rachat de la branche réacteurs d’Areva, le programme de maintenance lourde des 58 réacteurs français et le projet d’Hinkley Point.

Mais le groupe subit un contexte de marché difficile en Europe, avec des prix de l’électricité qui ont plongé en un an et une part de marché qui s’est réduite en France avec l’ouverture à la concurrence de la fourniture d’électricité.

Cette accumulation d’investissements dans un contexte économique tendu inquiète à l’intérieur du groupe, notamment les syndicats qui souhaitent un report du projet anglais, et ont poussé le directeur financier, Thomas Piquemal, à démissionner début mars.

L’Etat, actionnaire à plus de 84% d’EDF, et l’électricien discutent actuellement de mesures pour renforcer la situation financière du groupe.

La semaine dernière, Emmanuel Macron a indiqué que l’Etat pourrait de nouveau percevoir en actions les dividendes d’EDF, comme il l’a fait cette année (ce qui évite au groupe de débourser des liquidités), et même, si nécessaire, injecter des fonds dans l’électricien via une recapitalisation.

En parallèle EDF va devoir accentuer ses efforts de réductions de coûts. "J’ai demandé à la direction d’EDF de voir s’il existe des marges de manoeuvres supplémentaires et notamment d’infléchir la dynamique salariale", a indiqué le ministre.

En visite à la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) la semaine dernière, Emmanuel Macron avait pointé "un compromis social (...) trop généreux" pendant les dernières décennies au sein d’EDF, citant les protections sociales historiques et les augmentations salariales.

Par ailleurs, Emmanuel Macron a indiqué que "le point spécifique de la cuve" de l’EPR d’Hinkley Point, "sera produit par les Japonais", sans préciser de quelle partie il s’agit, alors que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a détecté une anomalie sur le couvercle et le fond de la cuve, similaire, destinée à l’EPR de Flamanville et construite par Areva.

"C’est un élément de réduction du risque", a justifié le ministre, les tests sous l’égide de l’ASN sur la cuve de l’EPR de Flamanville étant toujours en cours.
mhc/fpo/bw

Areva : Emmanuel Macron espère un réglement début avril sur le dossier de l’EPR finlandais

Paris, France | AFP | mardi 22/03/2016

Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a dit mardi espérer "pour le début du mois d’avril" un règlement à l’amiable du contentieux autour de l’EPR qu’Areva construit en Finlande, et qui entrave la cession de la branche réacteurs de l’entreprise à EDF.

"J’espère que nous pourrons finaliser de manière définitive pour le début du mois d’avril un accord avec la partie finlandaise qui nous permette de trouver un règlement de tous les conflits passés", a affirmé le ministre devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.

Areva, dont l’Etat est actionnaire à plus de 86%, et son client finlandais TVO sont engagés depuis plusieurs mois dans des discussions destinées à régler leur contentieux concernant le réacteur de troisième génération en chantier à Olkiluoto sous le nom de code OL3.

Leur différend est actuellement soumis à l’arbitrage de la Chambre de commerce internationale où les deux parties se réclament des milliards d’euros d’indemnités.

Le chantier a subi d’importants retards et surcoûts et a lourdement pesé sur les comptes du groupe nucléaire français ces dernières années. Dans ses comptes 2015, Areva a dû prendre une nouvelle provision de 905 millions d’euros, portant l’ardoise totale provisionnée pour pertes à 5,5 milliards d’euros, incluant l’incidence des discussions en cours avec TVO.

Le règlement de ce dossier a été posé comme préalable par EDF pour déposer une offre ferme de rachat de la majorité de la branche réacteurs d’Areva (Areva NP), l’électricien ne voulant pas assumer les risques associés à ce projets.


Commentaire d’ACDN : No comment.