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Nucléaire : Désarmer pour vivre
sur une planète sans armes ni centrales nucléaires.


Publié le 1er juillet 2009

« Désarmer pour vivre », et d’abord libérer l’humanité de la menace d’autodestruction que représentent les armes nucléaires : cet objectif poursuivi par l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN) depuis sa fondation en 1996 et par le réseau « Abolition 2000 » au niveau mondial, est plus que jamais d’actualité en 2009.


AGIR POUR DEMAIN

« Désarmer pour vivre » était le thème des 3e Rencontres internationales pour le désarmement nucléaire, biologique et chimique (RID-NBC), organisées du 9 au 11 mai 2008 par ACDN, avec le soutien de la Ville de Saintes (membre du réseau « Abolition 2000 » et des « Maires pour la Paix »), de la Région Poitou-Charentes, et le concours de plusieurs associations.

Ces Rencontres ont réuni des militants d’une vingtaine de nationalités, venus parfois des antipodes, pour dresser le bilan des armements existants et des politiques de défense en vigueur ou imaginables, préciser les objectifs et les étapes du désarmement, dégager des perspectives d’action pour en finir avec la menace nucléaire, "pour une autre mondialisation, un autre monde, une autre Europe". Avant de se séparer, les participants ont lancé un Appel pour une Europe sans armes ni centrales nucléaires, dans un monde lui-même entièrement dénucléarisé.

Ni armes, ni centrales nucléaires : ce mot d’ordre peut sembler surprenant. Il doit être expliqué.

"AVEC LA BOMBE, ON A LA PAIX"... VRAIMENT ?

En théorie, les bombes atomiques ne sont pas faites pour servir, mais pour empêcher qu’on s’en serve. Elles dissuaderaient même, d’après la stratégie française, un ennemi quelconque (supposons donc qu’il en existe un) d’attaquer la France par des moyens "conventionnels" - faisant ainsi de notre territoire un "sanctuaire". Selon l’actuel chef de l’Etat, sa "dissuasion par le nucléaire" serait "l’assurance-vie de la Nation" (Cf. Lettres de Nicolas Sarkozy à ACDN, 26 mars et 18 avril 2007). Mais que vaut concrètement cette idée inspirée du "si tu veux la paix, prépare la guerre" ? C’est ce que nous allons voir.

Historiquement, il est fort loin d’être prouvé que les bombes atomiques qui ont anéanti Hiroshima et Nagasaki le 6 et le 9 août 1945 aient été nécessaires pour amener le Japon à faire la paix. En fait, le gouvernement des Etats-Unis savait avec certitude, au moins depuis le 13 juillet 1945, que l’empereur et la majorité des ministres japonais voulaient se rendre, pourvu que cela se fasse dans l’honneur et que l’empereur soit maintenu sur son trône (ce qui fut le cas). C’est la formule de "reddition sans conditions", sciemment maintenue par le président Truman (sur l’insistance de son nouveau secrétaire d’Etat, James F. Byrnes) dans "l’ultimatum de Potsdam" lancé au Japon par radio le 26 juillet 1945, qui a différé sa reddition. La prolongation des hostilités a permis aux Etats-Unis d’assembler en toute hâte puis de lancer contre deux des quatre villes-cibles japonaises sélectionnées fin avril 1945 (et préservées ensuite de tout bombardement), les deux seules bombes atomiques dont ils disposaient alors - l’une à l’uranium (Hiroshima), l’autre au plutonium (Nagasaki)... Effectués malgré l’opposition d’une partie des savants atomistes associés au "Manhattan Project" et malgré l’opposition de hauts dirigeants politiques et militaires américains (dont le général Eisenhower), ces bombardements furent donc d’abord des expériences scientifiques. Leurs autres objectifs étaient essentiellement politiques, et non pas militaires. (Cf. Hiroshima, Nagasaki : une histoire méconnue)

Une fois terminée la 2e guerre mondiale, les bombes atomiques accumulées pendant la "guerre froide" - jusqu’à 70 000 dans les années 80 - n’ont nullement empêché les "massacres ordinaires" : il y a eu dans le monde, de 1945 à 1985, deux fois plus de tués par fait de guerre que pendant la première guerre mondiale. Et cela continue. Les quelque 26 000 armes nucléaires toujours "en service" début 2009 et dont beaucoup sont prêtes à être utilisées à tout instant, n’empêchent ni les guerres "conventionnelles", ni les guérillas, ni les génocides, ni les attentats terroristes : celles des Etats-Unis n’ont pas empêché le 11 septembre 2001 ; elles n’empêcheraient pas non plus un attentat nucléaire.

Elles risquent en revanche de provoquer elles-mêmes, à tout moment, une hécatombe. Comme pendant la crise de Cuba d’octobre 1962. Comme en bien d’autres circonstances du demi-siècle passé où l’on a frôlé la catastrophe, parfois pour des raisons techniques ahurissantes. Comme dans la nuit du 26 septembre 1983, quand des rayons de lune réfléchis par des nuages au-dessus des silos de missiles US ont été pris par les radars soviétiques pour des départs de missiles. Par chance, le lieutenant-colonel Petrov, qui était de garde, a traité l’alerte comme une "fausse alerte". Seuls son sang-froid et son indiscipline (punie ensuite par l’armée) ont évité au Bureau Politique du PCUS, alors peuplé (Gorbatchev mis à part) de vieux brejneviens précisément hantés, cet automne-là, par la peur d’une attaque nucléaire américaine, de devoir décider en quelques minutes -et à peine extirpés du sommeil- une riposte soviétique anticipée.

Plus sensée que ses dirigeants, la grande majorité de la population du monde (Cf. sondages en annexe) souhaite voir tous les pays détenteurs d’un arsenal nucléaire abandonner cette arme inhumaine et suicidaire. A l’exception de quelques sectes chrétiennes puissantes en Amérique qui rêvent de vivre "l’Apocalypse" en direct, personne ne souhaite sérieusement recourir à la solution finale nucléaire pour résoudre les conflits géopolitiques du monde.

DES ARMES ABSURDES ET CRIMINELLES

Instrumentalisé par les hommes politiques, l’armement nucléaire fait l’objet de vifs débats dans des cercles restreints, mais en France il est occulté à chaque élection présidentielle, alors que le président de la République est d’abord le chef des armées - et l’unique décideur en matière nucléaire. N’est-il pas sidérant que soit confié à un seul homme (fût-ce une femme !) le pouvoir d’exécuter des millions de personnes par une simple pression du doigt, comme César mettant à mort des gladiateurs d’un mouvement du pouce ? Aujourd’hui, des voix parfois inattendues s’élèvent pour réclamer qu’on ôte aux chefs d’Etat le fameux bouton nucléaire. Ainsi, le général Lee Butler, ancien chef du Strategic Air Command durant la guerre froide, aurait dû mettre en œuvre toutes les armes nucléaires si le président des Etats-Unis lui en avait donné l’ordre. Or, voici comment il définissait ces armes en 1996 : « fondamentalement dangereuses, extraordinairement coûteuses, militairement inefficaces, et moralement indéfendables ».

Moralement indéfendables, puisqu’elles reposent sur la menace d’opérer un massacre de masse, c’est-à-dire un crime contre l’humanité. Il n’y a aucun sens pour une nation comme la France, ayant aboli la peine de mort individuelle, à maintenir une peine de mort collective contre des millions de civils étrangers, et à en confier l’exécution à un seul homme, le chef de l’Etat, qui sera à la fois juge et bourreau et devra, sans procès préalable, prononcer et exécuter la sentence en moins de dix minutes. C’est la barbarie et la tyrannie à l’état pur.

Militairement inefficaces, comme l’a implicitement reconnu le président Giscard d’Estaing dans ses mémoires : il aurait préféré l’occupation de la France à son anéantissement par un envahisseur capable de répliquer à notre "ultime avertissement" atomique avec le même type de bombes. Il ne se serait pas servi des nôtres, dit-il, sauf pour venger la France d’une destruction "entamée" par l’ennemi, c’est-à-dire victime d’une première frappe atomique - entraînant du coup le reste des Français dans l’anéantissement général. Belle "dissuasion" que celle qu’on doit suspendre quand la menace, d’ordinaire fantasmée, se concrétise, et qui ne sert plus alors qu’à généraliser la catastrophe !

Extraordinairement coûteuses : 1500 milliards de francs 1997 rien que pour la force de frappe française jusqu’en 1998 (et cela continue, mais son coût est "classifié", c’est-à-dire secret) ; les Etats-Unis, moins cachottiers, ont dépensé à eux seuls pour la seule année 2008 plus de 52 milliards de dollars rien que dans leurs armes nucléaires. Evidemment, cet argent dépensé en pure perte -pas pour tout le monde, il est vrai- ne peut servir à satisfaire des besoins humains. Ajoutons que les dépenses d’armement jouent un rôle capital, quoique systématiquement caché, dans la crise économique mondiale, tant par leur effet inflationniste direct (en distribuant aux actionnaires, intermédiaires et salariés du secteur "armement" un pouvoir d’achat sans contrepartie sur le marché des biens et des services) que par l’aggravation des déficits budgétaires des Etats, au premier rang desquels les Etats-Unis. Il est vrai que la dialectique des armes est diabolique, puisque leur potentiel de destruction ouvre aux capitaux de nouveaux marchés, comme aujourd’hui pour la reconstruction de l’Irak ou demain pour celle de Gaza.

Fondamentalement dangereuses : 1) le risque d’accident est permanent - ainsi, début février 2009, le SNLE français "Le Triomphant" et le SNLE britannique "HMS Vanguard" se sont heurtés au fond de l’océan Atlantique, avec chacun à leur bord 16 missiles et des dizaines de têtes nucléaires ; 2) une guerre nucléaire pourrait conduire à la disparition de l’espèce humaine. Aujourd’hui, si toutes les armes nucléaires explosaient, elles pourraient anéantir entre 5 et 10 fois l’humanité. Avec ses 348 "têtes nucléaires" déclarées, dont chacune est de 7 à 22 fois plus puissante que la bombe d’Hiroshima, la France pourrait faire à elle seule entre 700 millions et un milliard de morts. Sans compter les Français tués par représailles...

Si nous n’agissons pas maintenant, nous serons un jour ou l’autre complices et victimes de ce monstrueux crime contre l’humanité.

LES ATOMES CROCHUS DU COUPLE NUCLEAIRE

Des liens très étroits existent entre nucléaire civil et nucléaire militaire. Les deux font la paire.

° Techniquement, les mêmes installations qui produisent le combustible des centrales électriques permettent de fabriquer l’explosif de la bombe. Pour être utilisable, le minerai d’uranium subit diverses transformations. L’uranium dit "naturel" qui en est d’abord extrait contient 0,7 % d’U235, l’isotope d’uranium capable de provoquer la « réaction en chaîne ». Pour obtenir le combustible des réacteurs, il faut « enrichir » l’uranium en U235 jusqu’à atteindre 3,5 %. Mais en poursuivant l’enrichissement jusqu’à 90 % d’U235 (voire moins), on obtient l’explosif de la bombe d’Hiroshima.

° Dans tout réacteur ("de recherche" ou "de puissance"), la réaction en chaîne crée du plutonium. Cet élément radioactif qui n’existe pas dans la nature est récupéré, parmi d’autres sous-produits de combustion, dans les usines dites de "retraitement", à La Hague (France), Sellafield (Grande-Bretagne) ou Rokkasho-Mura (Japon). Comme l’U235, le plutonium est fissile et permet lui aussi de fabriquer des bombes (de type Nagasaki).

° Le processus d’enrichissement produit, en même temps que l’uranium enrichi, un déchet : l’"uranium appauvri" (UA) - appauvri seulement en U235, mais constitué à 99,8 % d’U238. "L’UA", dont on ne sait que faire, a trouvé un emploi militaire : il sert de "pénétrateur" (pour sa densité, sa dureté, et ses effets incendiaires) dans de nombreuses munitions (balles, obus, bombes, missiles) utilisées depuis la "guerre du Golfe" de 1991. Une vingtaine d’Etats en sont équipés ; au moins 4 en ont fabriqué - dont la France.

° Les armes à Uranium Appauvri sont, comme les armes nucléaires, des armes génocidaires. Les nanoparticules d’UA brûlant à l’impact se volatilisent, retombent sur place, contaminent le sol et le sous-sol, ou partent dans l’atmosphère. Elles viennent s’ajouter aux retombées, encore radioactives des décennies plus tard, de plus de 500 essais nucléaires aériens (dont 10 % d’essais français). Ces particules radioactives sont aussi un poison chimique, violent comme l’arsenic. Elles constituent une menace majeure pour les êtres vivants qui les inhalent ou les ingèrent, en particulier pour les humains dont elles attaquent l’ADN et le génome, multipliant cancers, maladies graves et naissances monstrueuses. Cette catastrophe humanitaire est déjà en marche (Irak, Balkans, Afghanistan...). Mais les intérêts des puissances financières et politiques sont tels qu’elles se sont entendues pour nier tout lien de causalité et rendre la catastrophe aussi invisible que la radioactivité qui la provoque.

° Historiquement, l’énergie nucléaire a été développée d’abord à des fins militaires, et ensuite seulement à des fins civiles par les 5 Etats dotés d’armes nucléaires qui ont signé le Traité de Non Prolifération (TNP) : Etats-Unis, Russie et Grande-Bretagne en 1968, rejoints par la France et la Chine en 1992. Mais avec l’interdit jeté sur la prolifération et avant même l’entrée en vigueur du TNP (1970), le lien s’est inversé : la recherche et l’industrie civiles ont servi d’alibi et de moyen d’accès à l’arme nucléaire pour plusieurs pays (Israël, Inde, Pakistan, restés hors du TNP ; Corée du Nord, qui en est sortie après en avoir abusé).

° Politiquement, l’acquisition du savoir-faire nucléaire « civil » et des matériaux fissiles corrélatifs cache souvent des ambitions militaires. On en accuse l’Iran, mais nombre de pays voudraient en faire autant. Vendre cette technologie (de surcroît à perte !), comme le fait la France par médiocre calcul financier, c’est donc alimenter la prolifération que l’on prétend combattre... et que l’on justifie par ailleurs en bafouant l’article VI du TNP, d’après lequel les Etats nucléaires sont tenus d’abolir leurs propres arsenaux. (Voir la note sur le TNP.)

En résumé, le nucléaire civil a pour vice premier d’être intrinsèquement lié au nucléaire militaire. Et tous deux ont déjà eu de terribles retombées radioactives.

Qui plus est, le nucléaire civil est condamné par ses propres défauts.

L’IMPASSE DU NUCLEAIRE CIVIL

° Comme le nucléaire militaire, le nucléaire civil est incompatible avec la démocratie. Son extrême centralisation, sa complexité technique et l’ampleur des conséquences de son développement conduisent les responsables industriels, financiers et politiques qui l’ont en charge à s’affranchir de la plupart des principes démocratiques : hégémonie, absence de débat, confusion des rôles, détournement d’intérêts, non respect des normes de rejets dans l’environnement et dissimulation des fuites radioactives, minimisation systématique des incidents et dissimulation des accidents graves. Exemple : lors de la tempête du 27 décembre 1999, plus de 100 000 m3 d’eau de la Gironde ont envahi la centrale du Blayais (Braud et Saint-Louis), y provoquant des courts-circuits, mettant hors de service plusieurs pompes de refroidissement, faisant frôler "l’accident majeur" dans l’une des unités de production... Combien de Français le savent ? L’information, vite étouffée, n’a pas dépassé le niveau local.

° L’énergie nucléaire est une énergie fossile non renouvelable. Dans une cinquantaine d’années au rythme actuel de consommation (et bien plus tôt si on multiplie les réacteurs), les réserves connues d’uranium seront épuisées. Déjà, le prix du minerai ne cesse d’augmenter ; les "guerres de l’uranium" ont commencé et vont s’ajouter aux "guerres du pétrole".

° La prétendue "indépendance énergétique" invoquée par les autorités françaises est nulle puisque, aujourd’hui, la totalité de l’uranium consommé en France est importée.

° Le coût de revient soi-disant "compétitif" du "kilowattheure nucléaire" est mensonger : il ne répercute pas sur les clients d’EDF ou de ses concurrents la part des coûts de recherche et de construction des centrales que la collectivité a prise en charge (via l’impôt). Il n’inclut que pour un montant dérisoire le coût non moins pharaonique du futur démantèlement des centrales et de la surveillance ad vitam aeternam des dépôts de déchets radioactifs (que l’on voudrait enfouir bien profondément, pour ne plus en entendre parler).

° L’industrie nucléaire est une industrie du passé, sans avenir, bien trop risquée pour les assureurs - qui refusent de la couvrir - et pour les petits investisseurs privés, qui préfèrent s’en détourner. Sans l’Etat qui la développe pour des motifs de prestige et la paye à nos dépens, elle aurait déjà périclité.

° L’impact de l’énergie nucléaire sur le réchauffement climatique, depuis l’énergie consommée pour la construction puis l’alimentation des centrales jusqu’à la chaleur expédiée dans l’atmosphère par les tours de refroidissement, n’est pas moins important que celui d’autres énergies fossiles (par ex. le gaz). Il ne justifie certainement pas ses conséquences sanitaires et environnementales et ne peut en aucun cas constituer à l’échelle mondiale une réponse aux défis énergétiques actuels.

° Au total, l’électricité d’origine nucléaire représente moins de 3% de la consommation finale d’énergie dans le monde, malgré les 438 réacteurs en service. Pour s’en passer complètement, il suffirait de réduire notre consommation d’énergie de moins de 3 % ! Avec 58 "réacteurs de puissance" gérés -pour le moment- par EDF et produisant 80 % de l’électricité (mais seulement 17 % de notre Consommation énergétique finale...), la France est le pays le plus nucléarisé au monde par habitant. Cette "exception française" fausse complètement notre vision du problème à l’échelle planétaire.

° Pour résoudre -même très partiellement- la question énergétique mondiale avec le nucléaire, il faudrait construire des milliers de réacteurs. Ceux-ci poseraient des problèmes insolubles : leur financement (surtout pour les pays pauvres, qui devraient s’endetter pour un temps infini) ; leur construction (qui dévore de l’énergie pendant 5 à 10 ans sans produire un seul kWh) ; leur approvisionnement (vite confronté à la rareté du combustible) ; leur refroidissement, impossible quand le débit des rivières devient insuffisant (ce qui oblige dès à présent EDF à fermer des centrales en été et à importer du courant... produit par des centrales étrangères non nucléaires) ; leur maintenance (lourde en incidents, en risques d’accidents et d’attentats) ; leur démantèlement (d’un coût exorbitant, dévorateur d’énergie, producteur d’une masse énorme de déchets radioactifs) ; et pour finir, la surveillance éternelle des déchets radioactifs... De quoi crier "Aux fous " !

° L’exposition des êtres vivants à la radioactivité est indissociable de la chaîne d’exploitation des centrales, même en l’absence d’accidents. Elle affecte la santé, voire le génome humain. Une "nucléarisation" généralisée mettrait non seulement des millions de personnes en danger, mais l’espèce humaine dans son ensemble. Le danger est déjà là.

° La catastrophe de Tchernobyl n’a pas servi de leçon. D’immenses moyens ont été mis en œuvre - pas pour soigner ses victimes, mais pour cacher leur existence : des centaines de milliers de malades, des dizaines de milliers de morts ont été réduits à moins de soixante décès par l’Organisation Mondiale de la Santé - l’OMS, entièrement inféodée à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) par un accord secret de 1959. Car, contrairement aux autres accidents industriels, les accidents nucléaires sont de véritables bombes à retardement dont les effets invisibles se mesurent en milliers d’années. Il faut 24 100 ans à une masse de plutonium -poison radiologique et chimique violent- pour perdre la moitié de sa radioactivité, et 4,5 milliards d’années pour l’U238.

° Le nucléaire est une cible de choix pour les attentats terroristes, qui peuvent viser les centrales et autres INB (installations nucléaires de base), les transports de combustibles et de déchets nucléaires, et provoquer, en sus des accidents, des contaminations catastrophiques.

° L’absence totale de solution pour la gestion des déchets nucléaires après plus de 60 ans de recherches -et de pollution de nombreuses régions, en France comme ailleurs-, les risques immenses qu’ils font peser sur l’humanité à court, à moyen et à long terme, condamnent sans appel la poursuite de cette erreur colossale de l’histoire humaine. Pendant des millénaires, l’humanité s’est passée de cette source d’énergie. Elle devra s’en passer dans quelques décennies quand les gisements d’uranium seront épuisés, à peu près en même temps que les gisements de pétrole.

Les profits des grands groupes nucléaires et militaro-industriels financés par les Etats ne justifient en aucun cas de léguer aux générations futures des déchets ingérables, ni de risquer à tout moment la destruction de la planète ou sa pollution radioactive.

CONCLUSION

Il faut sortir de l’ère nucléaire civile et militaire, méthodiquement et le plus vite possible, en limitant l’énergie nucléaire à des usages médicaux ou industriels strictement encadrés.

Le seul moyen de résoudre durablement le problème de l’énergie à l’échelle de l’humanité, c’est de changer de modèle de consommation, d’économiser l’énergie et de recourir aux énergies renouvelables, non polluantes ou peu polluantes : les seules dont disposera un jour l’humanité. C’est ce qu’ont compris, à quelques exceptions près dont celle de la France, les 75 gouvernements qui ont fondé l’IRENA (Voir ci-après.)

Le seul moyen de répondre aux nombreux défis (sécuritaire, climatique, alimentaire, démographique, sanitaire...) que l’humanité doit impérativement relever, c’est d’instaurer une coopération internationale sereine et pacifique en bannissant la menace de destruction mutuelle par les armes nucléaires, et la guerre comme moyen de résoudre les conflits d’intérêts - conformément à la charte de l’ONU. L’esprit des relations internationales doit fondamentalement changer. Ce changement de mentalité exige le désarmement nucléaire, qui en sera à la fois le signe et le moyen.

Aujourd’hui, plus que jamais, la dénucléarisation -militaire et civile- de la planète est une urgence :
d’origine civile ou militaire, la radioactivité artificielle dans l’environnement et les risques de catastrophe ne cessent d’augmenter. La prolifération menace, et 40 pays pourraient devenir des puissances nucléaires militaires. Or, l’indispensable abolition des armes nucléaires et radioactives est devenue possible. Désormais, les dirigeants de plusieurs pays nucléaires, dont le président des Etats-Unis, Barack Obama, disent la vouloir. Les autres Etats nucléaires doivent saisir cette opportunité. France comprise.

Ces objectifs sont ceux d’ACDN et de l’Appel pour une Europe sans armes ni centrales nucléaires. Nous vous invitons à les faire vôtres en prenant un engagement citoyen.

Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire, le 10 mars 2009

- ACDN
- 31 Rue du Cormier
- 17100 - Saintes - France

- www.acdn.net
- contact@acdn.net
- 06 73 50 76 61


QUE FAIRE POUR LE DESARMEMENT NUCLEAIRE ?

Diverses initiatives peuvent être soutenues par les simples citoyens comme par les élus :

- Adhérer à ACDN, lui apporter votre soutien moral et financier pour élargir son action. (Note 1)

- Prendre un Engagement citoyen

- Signer et diffuser les pétitions présentes sur le site d’ACDN www.acdn.net :

Pour une Europe sans armes ni centrales nucléaires

Appel mondial pour libérer la planète de toutes les armes de destruction massive

Appel à référendum pour un désarmement nucléaire intégral, universel et contrôlé

Pour l’abandon sans conditions des armes à l’uranium appauvri par la France et l’interdiction universelle de toutes les armes radioactives

Pacte Pacifique

Etat d’urgence pour la terre

- Imprimer les pétitions et les faire signer.

- Copier-coller l’ensemble du présent document et le diffuser dans vos réseaux Internet.

- Contacter maires et conseillers municipaux avec un dossier explicatif et des formulaires d’adhésion (disponibles auprès d’ACDN) pour les inviter à faire adhérer leur commune :

- a. au réseau mondial « Abolition 2000 » (Voir sa Charte)

- b. aux "Maires pour la paix" et à leur campagne "Vision 2020" (pour l’élimination de toutes les armes nucléaires d’ici 2020)

- Inviter les élus et les responsables politiques de tous les partis français à agir à leur niveau pour que la France s’engage activement dans le processus d’élimination des armes nucléaires.

- Inviter les députés et sénateurs à déposer et soutenir un projet de loi d’organisation d’un référendum pour demander aux Français d’approuver l’engagement résolu de la France dans un processus d’abolition des armes nucléaires (voir l’Appel à référendum) ; les inviter à rejoindre le Réseau international des Parlementaires pour le Désarmement Nucléaire (PNND).

- Participer à la campagne « Europe for peace » (www.europeforpeace.eu) initiée par le Mouvement humaniste contre le projet de bouclier anti-missile des Etats-Unis en Europe centrale.

- S’associer à la Marche mondiale pour la paix et la non-violence initiée par "Monde sans guerres", du 2 octobre 2009 au 2 janvier 2010, qui visera notamment à favoriser la prise de conscience de l’urgence du désarmement nucléaire. Voir le site : www.marchemondiale.fr

(Note 1) Pour adhérer : Cotisation individuelle : 30€ /couple : 45€ / budgets non imposables : 10€.

Dons et cotisations font l’objet d’un reçu fiscal et sont déductibles à 66 %.

Chèques ou prélèvements à l’ordre de : "ACDN"
- ACDN, Compte Crédit Mutuel N° 15519 17310 07467586240 63
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CITATIONS

"La Grande-Bretagne est prête à contribuer de par son savoir-faire à la détermination des conditions requises pour vérifier l’élimination des têtes nucléaires. Et je m’engage à ce que, lors de la conférence de révision du TNP de 2010, nous soyons en première ligne d’une campagne internationale pour accélérer le processus de désarmement parmi les Etats détenteurs d’armes nucléaires, pour prévenir l’apparition de celles-ci dans de nouveaux Etats, et pour aboutir finalement à un monde libéré des armes nucléaires."

Gordon Brown, Delhi, 21 janvier 2008 (Trad. ACDN) (Cf.) Lettre ouverte au Premier ministre britannique, 1er février 2008

"Je restaurerai le leadership de l’Amérique pour réduire le rôle des armes nucléaires et travailler à leur élimination ultime. Un monde libéré des armes nucléaires est un monde dans lequel la possibilité de leur usage n’existera plus. Tant que des armes nucléaires existeront, je conserverai une dissuasion nucléaire forte, sûre, sécurisée et fiable pour nous protéger, ainsi que nos alliés. Mais je n’autoriserai pas le développement de nouvelles armes nucléaires et des capacités qui leur sont liées. Et je ferai de l’objectif d’éliminer les armes nucléaires à travers le monde un élément central de la politique nucléaire des Etats-Unis."

Barack Obama, réponse à “Arms Control Today”, 10 septembre 2008 (Trad. ACDN) Cf. Barack Obama s’engage pour l’abolition des armes nucléaires

"Si l’on m’en avait parlé il y a ne serait-ce que deux ou trois ans, je n’aurais pas cru que ce soit possible, mais je crois maintenant (...) qu’il est devenu tout à fait possible de libérer l’humanité des armes nucléaires... Pourquoi devrions-nous maintenir le monde dans la crainte permanente d’un désastre nucléaire ? Surtout quand il y a tant d’aspirations de la part d’autres Etats à acquérir des armes nucléaires. Je crois que nous ferions mieux de fermer cette boîte de Pandore."

Vladimir Poutine, rencontre avec le Club de Débats Valdai, 11 septembre 2008 (Trad. Global Zero/ACDN) Cf. 100 personnalités du monde entier lancent la campagne "Global Zero"

* * * Et la France ?

"La dissuasion par le nucléaire est selon moi l’assurance vie de la Nation, la garantie qu’un autre Etat devra réfléchir avant de s’en prendre à la France sauf à s’exposer à une sanction immédiate. Si je suis élu Président de la République, je prends l’engagement de garantir la crédibilité politique et technique de nos systèmes d’armes, dans le respect du principe de stricte suffisance des moyens déployés."

Nicolas Sarkozy, lettre à ACDN, 26 mars 2007

"Concernant les orientations de notre outil de Défense, je considère que la dissuasion reste un impératif absolu. C’est une garantie pour notre Nation comme pour nos voisins européens. Je renforcerai la crédibilité politique et technique de nos systèmes d’armes, dans le respect du principe de stricte suffisance des moyens déployés."

Nicolas Sarkozy, lettre à ACDN, 18 avril 2007

"Avancer sur la voie du désarmement implique que la volonté de progresser soit unanimement partagée."

Nicolas Sarkozy, lettre au Secrétaire général de l’ONU, 5 décembre 2008


TNP, AIEA, IRENA

- TNP : Traité de Non Prolifération, l’un des plus universels qui soit. Signé et ratifié par tous les Etats membres de l’ONU sauf trois (Israël, Inde, Pakistan) ; la Corée du Nord en est sortie en 2002. Distingue les cinq Etats Dotés d’Armes Nucléaires (EDAN) et les autres Etats, Non Dotés (ENDAN). Les premiers s’engagent par l’Art. 6 à éliminer toutes leurs armes nucléaires ; les seconds à ne pas s’en procurer, en échange de la possibilité d’accéder à la technologie nucléaire « à des fins pacifiques ».
Le TNP est révisé tous les 5 ans. La révision de 2010 risque d’être décisive, pour le meilleur ou pour le pire. Le meilleur : le début de l’application de l’article VI par les EDAN ; l’arrêt effectif de la prolifération ; l’arrêt de la diffusion du nucléaire "civil". Le pire : la déliquescence du traité.

- AIEA : Agence Internationale de l’Energie Atomique. Agence de l’ONU chargée de diffuser la technologie nucléaire tout en veillant à éviter son détournement à des fins militaires. A échoué dans le cas de la Corée du Nord. Au lieu de « vendre » le nucléaire, devrait mieux contrôler la non-prolifération, et suivre le démantèlement des armes et des installations nucléaires militaires et civiles.

- IRENA : International Renewable Energy Agency, fondée à Bonn le 26 janvier 2009 en présence des représentants officiels de 125 pays, dont 75 y ont immédiatement adhéré. La France en fait partie, mais entend conserver dans le "bouquet énergétique" une place de choix à son énergie nucléaire (inébranlable, infaillible et inodore).


GLOBAL ZERO

"Nous, soussignés, croyons que pour protéger nos enfants, nos petits-enfants et notre civilisation de la menace d’une catastrophe nucléaire, devons éliminer universellement la totalité les armes nucléaires. C’est pourquoi nous nous engageons à travailler à l’adoption par toutes les nations d’un accord légalement contraignant et vérifiable, en vue d’éliminer toutes les armes nucléaires à une date déterminée."

Chacun peut signer cette déclaration.

Elle a déjà été signée par plus de 130 personnalités internationales, politiques, diplomatiques, militaires, civiles et religieuses de tous pays et toutes tendances, dont l’ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter, la reine Nour de Jordanie, l’ancien président de l’Union soviétique Mikhaïl Gorbachev, le président de la Commission des relations extérieures du Sénat russe, Mikhail Margelov, l’ex-secrétaire d’Etat de John Kennedy au temps de la crise des missiles de Cuba, Robert McNamara, l’ancien premier ministre français Michel Rocard, l’ex-ministre des Affaires étrangères de Tony Blair et actuelle ministre de Gordon Brown, Margaret Beckett, l’ancien président du Portugal Mario Soarès, l’ex-ministre des Affaires étrangères d’Allemagne Hans-Dietrich Genscher, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, et de hauts responsables militaires américains, indiens, pakistanais, etc.

Sous l’égide de « Global Zero », cent d’entre elles se sont réunies à Paris les 8 et 9 décembre 2008 pour lancer une action de longue haleine en vue d’éliminer la totalité des armes nucléaires. Elles y voient l’unique moyen réaliste de juguler les risques de prolifération et de terrorisme nucléaires. Elles savent que cet objectif ambitieux ne sera pas atteint sans difficultés, ni du jour au lendemain. Elles en ont défini les « points clés » :
- Réductions massives des arsenaux nucléaires russes et américains,
- Réduction jusqu’à zéro des armes nucléaires de la Russie, des Etats-Unis, et de tous les autres Etats
- Mise en place de systèmes de contrôle et de gestion internationale du cycle du combustible nucléaire pour prévenir tout nouveau développement d’armes nucléaires.

« Supposons un éventuel accord international d’élimination de toutes les armes nucléaires. Tous les pays ayant des armes nucléaires seraient tenus de les éliminer en suivant un calendrier précis. Tous les autres seraient tenus de ne pas s’en procurer. Tous les pays, y compris le vôtre, seraient contrôlés pour s’assurer qu’ils respectent cet accord. Seriez-vous favorable ou opposé à un tel accord ? »

En réponse à cette question, un sondage international commandé par « Global Zero » à WorldPublicOpinion.org et réalisé dans 21 pays entre janvier et août 2008 indique clairement qu’une très forte majorité de l’opinion publique est favorable ou très favorable à l’abolition des armes nucléaires : 76 % en moyenne. Cette proportion atteindrait 69 % en Russie, 77% aux Etats-Unis, 81 % en Grande-Bretagne, 83 % en Chine... et 86 % en France (dont 58 % très favorable), proportion la plus élevée de tous les pays dotés d’armes nucléaires. Malgré l’espèce de tabou qui entoure cette question en France ! Serait-ce la raison pour laquelle les citoyens français n’ont jamais été consultés ? Raison de plus pour réclamer un référendum. Le peuple français doit donner son avis.

—> Signez et faites signer l’Appel à référendum pour un désarmement nucléaire, biologique et chimique, intégral, universel et contrôlé.

— > Proposez à vos élus de signer cet Appel et de prendre un ENGAGEMENT CITOYEN pour que le peuple français soit consulté par référendum sur l’adhésion de la France au processus d’abolition des armes nucléaires.



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