Le Royaume Uni vient de publier, le 16 mars, une « étude intégrée » (un examen global) de ses politiques de sécurité, de défense, de développement et d’affaires étrangères, dans laquelle il annonce qu’il va augmenter le nombre de ses ogives nucléaires de plus de 44 %, les faisant passer de 180 à 260. Il annonce en outre qu’il ne fournira plus d’information sur la taille de ses stocks ni sur leur déploiement, adoptant ainsi une opacité délibérée de sa stratégie nucléaire. Ces deux mesures d’une extrême dangerosité accroissent le risque d’escalade nucléaire et minent la sécurité mondiale.
Mais ces mesures dites de « prolifération verticale » ne font que suivre l’exemple de la France, qui a programmé de faire passer de 4 à 6 milliards par an (+50%), de 2019 à 2025, les dépenses consacrées à la seule modernisation de ses armes nucléaires (sans compter leur entretien et leur service).
La prolifération verticale est également le fait des trois autres Etats Dotés d’Armes Nucléaires, eux aussi membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, Etats-Unis, Russie et Chine. Il est évident qu’elle ne peut qu’encourager la prolifération dite « horizontale », c’est-à-dire la multiplication du nombre d’Etats voulant se doter plus ou moins clandestinement de ces armes. Dans de telles circonstances, alors que les foyers de tension se multiplient eux aussi, le monde court à sa perte. C’est ce que les savants atomistes ont signifié en plaçant la grande aiguille de l’Horloge de l’Apocalypse à 100 secondes de minuit. Jamais nous n’avons été aussi près de la catastrophe nucléaire, dont la détérioration du climat contribue, elle aussi, à nous rapprocher.
Pour stopper cette course à l’abîme, la seule solution sensée est d’imposer aux Etats Dotés d’Armes Nucléaires (EDAN) la politique à laquelle ils sont tenus par l’article VI du Traité de Non-Prolifération (TNP) qu’ils ont signé (la France en 1992) : négocier l’élimination progressive et dûment contrôlée de toutes leurs armes nucléaires.
Hélas, le président Macron a déclaré au Creusot, le 8 décembre 2020 : « Pas de nucléaire civil sans nucléaire militaire, pas de nucléaire militaire sans nucléaire civil » et décidé de poursuivre les deux, niant ainsi le danger vital que représentent les quelque 13 000 bombes atomiques en stock actuellement.
Pourtant, selon un sondage IFOP de 2018, 85 % des Français répondent OUI à la question : « Approuvez-vous que la France participe à l’abolition des armes nucléaires et radioactives et engage avec l’ensemble des Etats concernés des négociations visant à établir, ratifier et appliquer un traité d’interdiction et d’élimination complète des armes nucléaires et radioactives, sous un contrôle mutuel et international strict et efficace ? »
Ils veulent être consultés par référendum. Une Proposition Parlementaire de Loi (PPL), déjà signée par 50 députés et sénateurs (il en faut 185) appartenant à 14 groupes parlementaires différents, prévoit d’organiser un référendum sur cette question.
Ce référendum pourrait changer la face du monde en imposant à la France et aux autres Etats nucléaires de négocier l’élimination totale de leurs arsenaux. ACDN appelle les élus et tous les citoyens épris de paix à se mobiliser pour faire prévaloir cette politique de bon sens et de survie de l’humanité. Le peuple français peut ouvrir la voie d’un autre monde.
Action des Citoyens pour le
Désarmement Nucléaire (ACDN)
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