Mesdames, Messieurs les député(e)s du Nouveau Front Populaire,
La pétition que nous portons à votre attention : Marine Tondelier Première ministre !, mise en ligne le 15 juillet à 9h, a recueilli 830 signatures en 48 heures. Elle ne cherche pas du tout à "évacuer la LFI", ni le PS, ni le PCF, et pas davantage à promouvoir les Ecolos. Elle cherche seulement à résoudre un problème que les représentants des quatre partis du NFP nous ont assuré être capables de résoudre facilement après les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet, mais qu’ils n’ont toujours pas résolu après huit jours de tractations stériles : la désignation d’un(e) candidat(e) unique comme Premier(e) ministre. Cette pétition vous propose simplement un moyen simple, à portée de main, de "sauver les meubles" du Nouveau Front Populaire, ou plus exactement, de sauver l’immense espoir qu’il a fait naître.
En effet, si les leaders du NFP ne parviennent pas aujourd’hui à s’entendre sur le nom d’un(e) Premier(e) ministre et la formation d’un gouvernement, il est clair comme de l’eau de roche que la gauche sera définitivement faillie et mise hors jeu à la prochaine consultation électorale, quelle qu’elle soit, et que l’arrivée du Rassemblement National au pouvoir deviendra inéluctable, alors même qu’elle a été repoussée le 7 juillet 2024, en dépit de toutes les prédictions, par les deux-tiers des électeurs français.
Les quatre partis de gauche représentés à l’Assemblée nationale ont réussi, au lendemain de sa dissolution, à dépasser leurs divergences, placardiser quelques haines recuites, et produire au pas de course, en quatre jours, un nouveau Front Populaire, un programme commun remarquable (malgré certaines lacunes), un partage des circonscriptions et une répartition des candidatures qui ont galvanisé la mobilisation du « peuple de gauche » ou de ce qu’il en restait, et abouti à un véritable miracle au soir du 7 juillet.
Oui, c’est bien tout le « peuple de gauche » qui s’est mobilisé à fond pendant trois semaines, toutes obédiences, toutes tendances, toutes sensibilités confondues, toutes hargnes et toutes rancoeurs suspendues, pour faire barrage au Rassemblement national tout en ouvrant au peuple français (y compris aux déçus de la macronie, y compris demain à une majorité des électeurs que le RN a réussi pour le moment à attirer dans ses filets) une alternative humaine, sociale, économique et politique conforme aux trois valeurs essentielles de la République : Liberté, Egalité, Fraternité, ou pour le dire plus modestement et sans majuscules : libertés, équité, solidarité.
Il faut le dire, la cheville ouvrière de ce dépassement inespéré fut une découverte pour l’opinion publique comme pour le peuple de gauche. C’était une femme prénommée Marine...
Elle est toujours là. Elle peut encore "servir", mettre son énergie, sa détermination, ses compétences et ses qualités de rassembleuse, dont elle a déjà fait preuve, au service de l’intérêt général. Il est vrai que ni elle ni son parti n’ont avancé son nom pour qu’elle devienne la personne susceptible de porter à Matignon le programme du NFP. C’est justement la preuve qu’elle en serait capable, car motivée par la poursuite de l’objectif commun et non par la promotion de son ego ou de son parti.
Cette discrétion est la raison pour laquelle notre pétition ne demande pas seulement à ses collègues du NFP de la désigner comme candidate au poste de Premier ministre, mais lui demande aussi à elle d’accepter cette mission, au demeurant ingrate, qu’elle n’ambitionne pas. Comme disait Platon dans La république, les meilleurs dirigeants sont ceux qu’il faut pousser à exercer, par devoir, un pouvoir qu’ils ne briguent ni ne désirent bien qu’ils en soient capables.
François Ruffin, lui aussi, a sonné le tocsin. Il a raison ! Pour débloquer la situation, il suggère une autre méthode de désignation : un débat et un vote de toutes et tous les député(e)s du NFP. Ce serait certainement plus logique, plus démocratique, et probablement plus efficace. A vous de le prouver.
Voilà pourquoi, Mesdames et Messieurs les députés du NFP, nous vous demandons de vous réunir au plus vite et de vous emparer rapidement de la question, au nom de tous vos électeurs, qui vous ont tous mandatés pour faire réussir le Nouveau Front Populaire.
Entendez cet appel qui émane de la "société civile". Elle aussi fait partie du Front populaire, elle a contribué à votre élection, elle a droit à la parole. Vous devez l’écouter et prendre les choses en mains, puisque vous êtes, vous aussi et même au premier chef, partie prenante du Front Populaire.
Cordialement.
Pour ACDN et pour les signataires présents ou à venir de la pétition jointe.
Jean-Marie Matagne
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Liste des 830 premiers signataires de la pétition