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Les munitions utilisées en Irak mises en causes.
Mark Gould and Jon Ungoed-Thomas
Selon un rapport (de Chris Busby :http://www.llrc.org/aldermastrept.pdf
ndlt), des détecteurs de radiations en Grande Bretagne ont enregistré une
augmentation quatre fois supérieure à la norme des niveaux d’uranium
contenus dans l’atmosphère suite à la campagne de bombardements « shock and
awe » contre l’Irak.
Les scientifiques en environnement qui ont découvert ces chiffres par le
biais de la loi sur la liberté d’information déclarent évident que l’uranium
appauvri des munitions a été apporté par les vents jusqu’en Grande Bretagne.
Cependant, pour le gouvernement cette pointe aiguë d’uranium détectée par
les contrôleurs de radiations du Berkshire ne serait qu’une coïncidence et
proviendrait peut-être d’une source locale.
Les résultats des stations de mesures de l’Atomic Weapons Establishment
(AWE) d’Aldermaston et de quatre autres stations situées dans un rayon de
15km ont été obtenus par Chris Busby, du département d’anatomie humaine et
de biologie cellulaire de l’université de Liverpool.
Chaque détecteur a enregistré une augmentation significative des niveaux d’
uranium pendant les bombardements de Mars 2003. Les données enregistrées
dans un parc de Reading furent assez élevées pour que l’Agence de l’
Environnement soit alertée.
Busby, qui a informé le gouvernement sur les radiations et se trouve être l’
un des fondateurs de Green Audit, l’agence de conseil sur l’environnement,
croit que « des aérosols d’uranium » provenant d’Irak ont été largement
dispersés dans l’atmosphère et disséminés par les vents à travers l’Europe.
« Cette recherche montre qu’au lieu de rester près de sa cible, comme le
prétend l’armée, l’uranium appauvri contamine à la fois les populations
locales ainsi que toutes les autres à des centaines de milliers de
kilomètres », a-t-il déclaré.
Le ministère de la défense (MoD) a rétorqué qu’il était « infaisable » que l
’uranium ait pu voyager aussi loin. Des experts en radiation disent aussi
que d’autres sources environnementales seraient plus vraisemblablement en
cause.
La campagne « shock and awe » a été l’un des assauts les plus dévastateurs
de la guerre moderne. Dans les premières 24h plus de 1.500 bombes et
missiles ont été déversés sur Bagdad.
Pendant le conflit les avions A10 « tankbusters » - qui utilisent des
munitions en uranium appauvri - ont mis à feu 300.000 pièces. En dépit de sa
haute performance pour percer les blindages de chars, ce matériau est
controversé en raison de ses effets potentiels sur la santé. Les critiques
avancent qu’il est chimiquement toxique et cancérigène, et les docteurs
Irakiens rapportent une augmentation marquée des cas de cancers depuis son
utilisation dans la première guerre du Golfe.
Les gouvernements US et Britannique disent cependant que l’uranium appauvri
est relativement sans danger. La Royal Society, l’académie des sciences de
GB, a elle aussi déclaré que le risque lié à l’uranium appauvri était « très
faible » pour les soldats et les populations dans la zone de conflit.
Le rapport de Busby montre que neuf jours après le début de la guerre d’Irak
le 19 Mars 03, des niveaux plus élevés d’uranium étaient décelés sur cinq
sites du Berkshire. En deux occasions, les niveaux excédaient le seuil
auquel l’agence de l’environnement doit être informée. Le rapport dit que
les conditions météorologiques durant cette période de la guerre montent un
flot constant d’air remontant d’Irak vers le nord.
Brian Spratt, qui présidait le rapport de la Royal Society, émet un doute
quant à l’uranium appauvri mais suggère qu’il pourrait s’agir d’uranium
naturel provenant des énormes quantités de terre brassées par shock and awe.
Selon d’autres experts, des sources locales telles que les centrales
seraient plus vraisemblablement à mettre en cause. Pour l’agence de l’
environnement, les détecteurs d’autres sites n’ayant pas enregistré la même
augmentation pourrait indiquer une source de contamination locale.
Un porte-parole du MoD a dit qu’il s’agissait d’uranium « d’origine
naturelle » et qu’il n’y avait pas de preuve que l’uranium appauvri d’Irak
ait atteint la Grande Bretagne.