Le gouvernement israélien poursuit de sa vindicte Mordechai Vanunu, ce héros de la paix et du désarmement qu’il s’obstine à présenter comme un traître et un espion. Sous le fallacieux prétexte qu’il pourrait faire de nouvelles révélations alors qu’il en est bien incapable après 18 ans d’enfermement, sa libération est assortie de mesures draconiennes : interdiction de quitter le territoire israélien, de voyager à l’étranger pendant un an ; interdiction de s’approcher d’un aéroport, d’un port, d’une ambassade ; interdiction de rencontrer des journalistes ; interdiction d’utiliser un téléphone cellulaire ; interdiction de communiquer par Internet... Mordechai Vanunu, adopté par un couple américain, a demandé à être privé de sa nationalité israélienne, ce que le gouvernement lui refuse pour mieux le tenir sous surveillance constante.
Ces mesures absurdes ne font pas honneur à Israël. Avec Amnesty International, avec toutes les associations membres du réseau international "Abolition 2000" qui réclame l’élimination de toutes les armes nucléaires, nous les dénonçons comme contraires aux droits de l’homme et aux principes élémentaires de toute démocratie.
Nous avons invité Mordechai Vanunu aux Rencontres Internationales pour le Désarmement Nucléaire, Biologique et Chimique (RID-NBC) qui auront lieu à Saintes (France) du 29 au 31 octobre 2004. Nous maintenons cette invitation.
Nous espérons que Mordechai Vanunu n’aura pas à purger longtemps cette "double peine" et que l’Etat d’Israël, comprenant où est son intérêt véritable, lui rendra sa pleine liberté.
Saintes, le 21 avril 2004