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Candidature de Jean-Marie Matagne à la primaire de EELV




Publié le 29 août 2016

Saintes, le 26 août 2016

Cher(e)s ami(e)s,
Cher(e)s camarades,

Je m’adresse à vous toutes et tous, conseillers, conseillères, adhérent(e)s, coopératrices et coopérateurs de EELV, pour faire acte de candidature à la primaire de EELV, à cinq jours de sa clôture. Pourquoi, et pourquoi si tard ?

Pourquoi je me porte candidat

Parce que je reviens de Genève, où j’ai assisté vendredi dernier, 19 août, à un événement historique inouï et presque inespéré, qui me laisse penser que le combat que je mène (ou plutôt qui me mène…) depuis plus de trente ans a enfin une chance d’aboutir. Mais que cela passe par la victoire politique, en France, des idées que je défends depuis un demi-siècle et qui sont, ou plutôt devraient être, étroitement liées au projet écologique. Je dis « écologique » plutôt que « écologiste », parce que le mouvement écologiste et à plus forte raison le parti EELV n’en ont pas le monopole, même s’ils ont l’insigne responsabilité de les porter et les faire aboutir politiquement.

Le 19 août, donc, à Genève, le « Groupe de Travail chargé de faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire », un corps de l’ONU spécialement constitué pour faire des recommandations à sa prochaine assemblée générale, lui recommande, avec le « large soutien » d’au moins 107 Etats, de « convoquer en 2017 une conférence ouverte à tous les Etats, avec la participation et la contribution d’organisations internationales et de la société civile, pour négocier un instrument juridique légalement contraignant chargé d’interdire les armes nucléaires et d’aboutir à leur élimination totale ».

Recommandation adoptée par 68 voix de délégations gouvernementales pour, 22 contre et 13 abstentions. Une recommandation qui a toutes les chances d’être suivie par un nombre d’Etats bien plus grand à la prochaine AG de l’ONU qui se réunira à New York en novembre et décembre 2016.

Du jamais vu depuis 71 ans. Exactement depuis Hiroshima et Nagasaki.

A ce Groupe de Travail, je représentais ACDN, l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire, et j’ai pu y prendre la parole en son nom au cours des deux dernières sessions. En mai pour affirmer que « The UN should proclaim the Right of People to Survival » ("L’ONU devrait proclamer le droit des peuples à la survie"). Cette fois-ci pour souligner qu’il faut absolument « Echapper au double jeu du TNP ».

Voilà. J’aimerais que le candidat (ou la candidate) de EELV à la présidentielle porte haut et fort ce message : sous peine de s’autodétruire, notre monde doit abolir les armes nucléaires et fermer au plus vite toutes ses centrales nucléaires.

Pour une France, une Europe et un monde sans armes ni centrales nucléaires

Concernant l’Europe, c’était l’appel lancé en 2008 lors des 3e Rencontres internationales pour le désarmement nucléaire, biologique et chimique (RID-NBC) organisées à Saintes par ACDN : Pour une Europe sans armes ni centrales nucléaires

Mais c’était déjà l’objectif que j’ai défendu dans la campagne présidentielle de 2002, où je m’étais porté candidat à la candidature sous les seules couleurs d’ACDN. (Je faillis participer à l’élection, puisqu’il ne me manquait que… environ 490 parrainages.) Si j’étais retenu comme candidat de EELV à la présidentielle, c’est le message prioritaire que je porterais, comme une exigence incompressible, imputrescible, incorruptible. Pourquoi ?

Parce que tout le reste : l’amitié entre les peuples et la coopération entre les Etats, la paix, la justice sociale, la satisfaction des besoins fondamentaux de l’humanité, la transition énergétique, la lutte contre le dérèglement climatique, contre la pollution, contre la pauvreté, la misère, l’ignorance, le fanatisme et le terrorisme, ou contre les maladies endémiques, oui, tout le reste en découle. Et bien sûr la paix au Proche-Orient, la solution du conflit israélo-palestinien, la libération de Gaza. J’en passe et des meilleures - ou des pires. Si vous en doutez, j’espère vous en convaincre pendant la campagne des primaires… pourvu que j’y participe.

L’arme nucléaire est la clef de voûte d’un système de domination, d’exploitation, d’oppression, de dictature sur les êtres humains, les peuples et la nature, d’intimidation et de menace existentielle, de terreur étatique, un système que nous subissons toutes et tous, que nous finançons sans le vouloir et qui donne à une dizaine d’individus le pouvoir d’anéantir leurs congénères et l’humanité entière en pianotant sur un ordinateur. Les Etats-Unis ont prévu de consacrer à leurs armes nucléaires mille milliards de dollars sur les 30 ans à venir. La France à elle seule, avec ses 300 bombes qui lui ont coûté plus de 300 milliards d’Euros et ne représentent que 1,5 % de la puissance destructrice des arsenaux actuels, pourrait faire un milliard de morts. C’est ce que nos stratèges appellent notre « stricte suffisance ». Ce système, il faut absolument le déconstruire pierre à pierre avant qu’il ne s’écroule sur nous. Nous devons dire : « Hiroshima, Nagasaki, plus jamais ça », mais aussi : « Tchernobyl, Fukushima, plus jamais ça ». Et agir en conséquence.

Pour un monde vivable dénucléarisé

Il faut, certes, que notre monde soit entièrement dénucléarisé – et le plus vite possible. Mais cela ne suffit pas, bien entendu. C’est la condition nécessaire d’un autre monde, plus sûr - libre, équitable, fraternel. Mais ce n’est pas une condition suffisante, pas la panacée.

C’est pour cela qu’ACDN a provoqué à Saintes en octobre 2011, avec six autres organisations (ATTAC, la Confédération paysanne, la Ligue de l’Enseignement, la Ligue des Droits de l’Homme, le réseau Sortir du nucléaire, la Fondation pour une Terre Humaine) la réunion des Etats généraux pour un monde vivable. J’en avais écrit le préambule, hélas toujours d’actualité (voir ci-dessous). Mais c’est à 150 que nous avons élaboré, en à peine quatre jours, et adopté à l’unanimité malgré nos différences, la Charte pour un monde vivable, qui comprend 7 chapitres et 103 articles. Cette Charte fut proposée à la signature de tous les candidats déclarés à la présidentielle de 2012. Deux d’entre eux l’ont approuvée dans son intégralité et signée : Eva Joly et Philippe Poutou. A mon tour, évidemment, je la fais mienne et j’invite chacun(e) de vous à la faire vôtre.

Je souhaiterais aussi, tout particulièrement, que les parlementaires (députés et sénateurs) élus en 2012 sur les listes EELV signent à la fois l’Appel à référendum sur la participation de la France à l’abolition des armes nucléaires (Cf. PJ) et la Proposition de loi référendaire (Cf. PJ). En effet, en juillet dernier, 60 parlementaires français ont appelé à abolir les armes nucléaires et proposé un référendum dit « d’initiative partagée ». Aujourd’hui, ils sont 76 (Cf. PJ) mais nous avons besoin de 185 signatures pour atteindre le 1/5 du Parlement requis par la Constitution. La moitié des élus écologistes l’ont signée, mais tous pourraient et devraient le faire, d’après la résolution adoptée le 24 juin 2012 par le Conseil fédéral, à l’unanimité moins une abstention (http://eelv.fr/52535/).

Mes liens avec EELV

J’ai toujours agi en tant que simple citoyen, militant ou responsable associatif et syndical, refusant de m’encarter dans quelque parti que ce soit. J’ai fait une exception pour EELV, pendant un an. Lors de sa création au Congrès de Lyon le 9 novembre 2010, j’ai adhéré à EELV, pensant que l’aventure méritait d’être tentée. J’ai été élu peu après comme l’un des conseillers fédéraux représentant la région Poitou-Charentes. J’ai donc été membre du conseil fédéral de février à juin 2011. Ensuite, j’ai été profondément déçu par l’accord électoral PS-EELV qui m’a paru d’emblée être un marché de dupes : Accord PS-EELV : la soupe et les lentilles seront radioactives. Je n’ai pas renouvelé en 2012 mon adhésion à EELV, mais continué à coopérer en tant que… coopérateur, justement. Ce que je ne suis plus aujourd’hui, bien que je conserve estime et amitié pour nombre de militants et responsables Verts.

Si ma candidature obtient les 36 soutiens de conseillers fédéraux requis, je participerai avec plaisir à la campagne des primaires. Mon ambition n’est certainement pas de devenir président de la République. Je ne le souhaite pas, même si je pense que je me plierais aux devoirs de la charge (sauf celui de presse-bouton atomique…) si par un invraisemblable concours de circonstances elle me tombait dessus. Mon ambition est autre et, en fait, bien plus grande : en dépit de mon âge (je suis né à Paris sous l’occupation allemande, voyez mon CV), il s’agit de faire souffler un air de jeunesse sur le mouvement écologiste français en réactivant ses « fondamentaux », et de contribuer ainsi à préparer un changement d’ère.

Je vous prie de trouver ci-dessous mon CV et le Préambule dont j’ai parlé plus haut, et en PJ, l’Appel à référendum, la proposition de loi parlementaire et la liste de ses actuels signataires.

Je remercie les conseillères et conseillers fédéraux se retrouvant dans mes propos ou souhaitant un débat d’envoyer leur parrainage et de me mettre en copie.

Cordialement.

Jean-Marie Matagne
Docteur en philosophie
Président de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN)
contact@acdn.net
06 73 50 76 61
www.acdn.net

Pièces jointes

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Appel à référendum

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Proposition de loi organisant un référendum

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Liste par département des signataires de la proposition de loi au 26 août 2016


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Jean-Marie Matagne - CV

Membre du conseil mondial d’Abolition 2000. Président d’ACDN.

Né à Paris en 1944. Etudes de philosophie et de psychologie. Professeur de psychopédagogie en Ecole Normale de 1969 à 1978, puis de philosophie en Lycée général et technologique. Responsabilités pédagogiques et syndicales diverses. Après l’initiative de Gaby Cohn à Saint Nazaire, j’obtiens en 1982 l’ouverture du Lycée Expérimental, Polyvalent et Maritime en Oléron (LEPMO, aujourd’hui CEPMO). Je prépare une thèse d’Etat dont je change le sujet après avoir entendu en janvier 1986 l’appel de M. Gorbatchev : « Plus aucune arme nucléaire d’ici l’an 2000 ! » Je soutiens en 1991 ma thèse sur « le pouvoir et la puissance » et « l’équilibre de la terreur ».

En 1996, je fonde ACDN, qui obtient l’adhésion de Saintes et St Pierre d’Oléron au réseau Abolition 2000 et aux Maires pour la paix et qui multiplie les initiatives : 1e Journées du Désarmement Nucléaire (2001), Rencontres internationales pour le désarmement nucléaire, biologique et chimique (2004, 2006, 2008), « Appel de Saintes » Pour une Europe sans armes ni centrales nucléaires (2008), Etats Généraux pour un Monde Vivable (2011), Rencontres pour un Monde Vivable Dénucléarisé (RMVD, octobre 2015), entre autres.

En 2002, je me porte candidat à l’élection présidentielle, pour le désarmement nucléaire et la sortie du nucléaire civil. Je demande au Conseil constitutionnel d’invalider les candidatures de MM. Chirac et Jospin, puis en 2012 celles de MM. Sarkozy et Hollande, pour préparation de crimes contre l’humanité, non-respect des traités internationaux, non-respect de la Constitution.

Le 15 mai 2012 (après huit courriers demeurés sans réponse), j’entame un jeûne à durée indéterminée pour être reçu par François Hollande et lui demander un référendum sur la participation de la France à l’abolition des armes nucléaires. Plusieurs membres ou sympathisants d’ACDN s’associent temporairement à ce jeûne, dont un, Luc Dazy, à partir du 1er juin. Le 24 juin on nous annonce que nous serons reçus tous les deux à l’Elysée le 26. Le 25, le Conseil fédéral de EELV mandate ses parlementaires et ses ministres pour faire aboutir la demande de référendum. Le 26, la police nous bloque à 50m de l’Elysée. Nous décidons d’arrêter notre jeûne intégral, Luc à son 26e jour, moi au 42e. Pour autant, nous ne cesserons pas d’agir pour le même objectif.

Le 8 mars 2016, une douzaine de députés lancent la procédure du « référendum d’initiative partagée », en cours actuellement. La question est : « Voulez-vous que la France négocie et ratifie avec l’ensemble des Etats concernés un traité d’interdiction et d’élimination complète des armes nucléaires, sous un contrôle mutuel et international strict et efficace ? »

Je suis l’auteur d’écrits historiques, philosophiques, politiques, pédagogiques, de plusieurs pièces de théâtre, de nombreux textes militants signés ou anonymes et d’articles parus sur le site bilingue www.acdn.net. Je comprends et parle plus ou moins bien français, anglais, allemand, espagnol et russe. Je vis en Charente-Maritime.

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Charte pour un monde vivable

Préambule

La Terre est notre « maison commune ». Chaque être humain devrait en prendre soin. Pourtant, elle menace ruine. Entreposés dans les sous-sols, des stocks d’armes nucléaires hérités d’un passé de guerre froide peuvent la faire sauter à tout moment et anéantir dix fois ses sept milliards d’habitants. Dans les étages, en permanence, certains locataires se font la guerre, s’entretuent, se massacrent, et d’autres menacent d’en faire autant. Des privilégiés font bombance et étalage de luxe sous les yeux de voisins affamés. Certains gaspillent l’eau quand d’autres n’ont même pas de quoi boire.

Les épidémies invalidantes et mortelles se répandent dans l’indifférence générale, quand elles ne sont pas provoquées par l’incurie ou la cupidité de responsables de la santé publique. Les services collectifs sont bradés au privé.

La spéculation assure, comme dit un prix Nobel d’économie, « le triomphe de la cupidité ». Le fossé entre riches et pauvres devient un gouffre. « Tout pour nous, rien pour les autres », cette devise d’une poignée de prédateurs vient à bout des Etats eux-mêmes.

L’environnement se dégrade, lui aussi. Les paysages s’enlaidissent, se désertifient, se bétonnent, les déchets s’accumulent, les pollutions chimiques se multiplient. Invisible, la contamination radioactive d’origine civile et militaire rend invivables des régions entières et augmente partout les risques de cancers, de maladies cardiaques, de naissances monstrueuses. Le patrimoine génétique - humain, animal, végétal - est attaqué de toutes parts. Les animaux sont traités comme matière vile. Beaucoup d’humains subissent le même sort. Des espèces disparaissent, la biodiversité régresse ou tombe aux mains de multinationales cyniques. Les ressources naturelles, les matières premières, les énergies fossiles, sont en voie d’épuisement.

Le climat se détériore. En quelques décennies, l’élévation de la température moyenne à l’échelle du globe provoque des phénomènes inquiétants, tantôt insidieux, tantôt extrêmes - fonte des glaces, submersion marine, inondations, ouragans, sécheresses et incendies... Les dégâts sont énormes, les victimes nombreuses, l’avenir climatique redoutable. Sous l’empire de la nécessité, des mouvements migratoires erratiques et tragiques se développent.

Crises écologiques, économiques, financières, sociales, politiques, militaires, sanitaires, démographiques, culturelles, humanitaires... La liste est longue des motifs d’inquiétude.

Pour autant, l’issue n’est pas fatale.

Il existe bien des motifs d’espérer. Le monde recèle toujours des beautés étonnantes, le cœur humain aussi. Quand surviennent des catastrophes, la solidarité s’exerce entre pays éloignés comme entre voisins. Sous des formes et en des lieux les plus inattendus, l’indignation, la révolte soulèvent les peuples et les poussent vers la démocratie, la liberté et la justice. Les médias modernes peuvent aider à promouvoir ces libérations aussi bien qu’à asservir les opinions. Dans de nombreux pays, une part importante de la jeunesse se mobilise et cherche à prendre son destin en main. Et dans la discrétion du quotidien, des modes alternatifs de production, de consommation, d’échanges, de vie se mettent en place.

Pourvu qu’elles soient soumises à une éthique humaniste, soucieuse de libertés, d’équité, de solidarité, la politique et la technologie peuvent offrir des solutions. Il est encore possible de refonder et rénover notre maison commune, de la rendre conviviale pour les générations présentes et accueillante aux générations futures.

Les Etats généraux pour un monde vivable, réunis à Saintes (France, Charente-Maritime) du 27 au 30 octobre 2011, se sont fixé pour objectif d’adopter, en s’inspirant de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et d’autres textes existants comme la Charte pour la Terre datant de l’an 2000, une Charte pour un monde vivable déclinant les principes dont devrait s’inspirer une politique visant le bien commun.
A compter de novembre 2011, cette Charte est proposée à la signature en ligne de nos concitoyens, et pour ce qui concerne la France, à la signature des candidats à l’élection présidentielle et aux législatives de 2012, qui sont également invités à prendre une série d’engagements précis traduisant ces principes en mesures pratiques.

Citoyens, électeurs, il dépend de chacune et de chacun de nous que notre voix se fasse entendre avant, pendant, après les élections. Car notre horizon ne se borne pas à une péripétie électorale, même très importante. Chacun de nous est invité à signer la présente "Charte pour un Monde Vivable" mais aussi à agir en conséquence. Avant, pendant, après les élections. Le monde, comme volonté et représentation, c’est NOUS.


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