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Crise iranienne
DECLARATION de l’Assemblée Générale du Réseau « Sortir du nucléaire »,

Granville, le 5 février 2006


Publié le 5 février 2006

L’Assemblée Générale du Réseau « Sortir du nucléaire », réunie à GRANVILLE (Manche) les 4 et 5 février 2006, déclare :

Le dossier du nucléaire iranien vient d’être transmis par l’AIEA au Conseil de sécurité de l’ONU. D’ici au rapport définitif que son directeur, M. ElBaradei, doit remettre le 6 mars prochain, l’Iran est sommé de convaincre la communauté internationale que son programme dit civil n’est pas destiné à fabriquer des armes nucléaires. Sachant que l’uranium 235 qui sert de combustible aux centrales électronucléaires et le plutonium qui en sort comme sous-produit peuvent également servir de matériaux pour des bombes à fission, l’Iran pourra difficilement prouver qu’il n’a pas l’intention de suivre l’exemple d’Israël, de l’Inde, du Pakistan ou de la Corée du Nord entre autres.

En réalité, la crise actuelle résulte des contradictions du Traité de Non prolifération, qui promeut la diffusion des technologies nucléaires dans son article 4 et prohibe leurs utilisation militaire dans son article 6. Mais comme l’a reconnu M. ElBaradei dès février 2002, tous les réacteurs nucléaires (y compris ceux vendus par la France ou programmés par elle comme l’EPR) sont proliférants.

La crise résulte aussi de l’hypocrisie des Etats nucléaires parties au TNP, dont la France, qui, depuis des décennies, ne respectent pas leur engagement formel d’éliminer leurs armes nucléaires, tout en exigeant des autres Etats qu’ils renoncent à s’en procurer. Ces derniers peuvent donc dire : « ce qui est bon pour vous est aussi bon pour nous » - même si c’est catastrophique pour tout le monde.

Ainsi, après les deux guerres d’Irak destinées, la première réellement, la seconde comme prétexte, à priver Saddam Hussein de ses armes de destruction massive, le Moyen-Orient risque de connaître à cause du nucléaire une nouvelle intervention militaire qui pourrait embraser toute la région. Ces opérations ont été explorées par les stratèges américains et israéliens et envisagées pour la fin mars. L’emploi d’armes nucléaires dites miniaturisées a même été envisagé. Ce serait, 60 ans après Hiroshima et Nagasaki, rouvrir la boîte de Pandore, comme y invite le discours du président Chirac le 19 janvier à l’Ile Longue.

La seule alternative sensée à cette logique de guerre, celle qu’il faut commencer à négocier au niveau international, c’est la dénucléarisation militaire et civile de la planète, en partulier les régions explosives que sont le Moyen-Orient, l’Asie du Sud (Inde-Pakistan) et la péninsule coréenne. C’est la reconnaissance du caractère mortifère de l’énergie atomique, la sortie conjointe du nucléaire civil et militaire dans les meilleurs délais.

Le réseau « Sortir du nucléaire », cosignataire de l’Appel international pour une solution pacifique à la crise iranienne, appelle tous les citoyens français et leurs élus à agir en ce sens.