Ce bilan aussi étonnant par sa précision que par ses énormes lacunes nous a été aimablement communiqué par l’ambassade d’Israël en France.
Bilan en Israël depuis le 12 juillet 2006,
de source officielle israélienne
Victimes
159 morts : 43 civils et 116 soldats
4262 personnes blessées, dont 33 sérieusement, 68 modérément et 1388 légèrement.
2773 personnes traitées pour choc et anxiété.
Roquettes
3970 roquettes et missiles tombés sur Israël, dont 901 en zone urbaine.
Kiryat Schmona a reçu plus de 1000 roquettes
Nahariya a reçu 808 roquettes
Safed a reçu 471 roquettes
Carmiel a reçu 176 roquettes
Akko (Saint-Jean d’Acre) a reçu 106 roquettes
Haïfa et sa banlieue ont reçu 93 roquettes
Tibériade a reçu 81 roquettes
Nazareth a reçu quelques roquettes mortelles
Dir al-Asad, Mrar, de nombreux autres villages arabes, ainsi que de nombreux villages et kibboutz ont aussi été touchés
Dégâts matériels (1)
12.000 maisons sont détruites
1700 voitures détruites
600 ateliers détruits
100 usines détruites
750.000 arbres brûlés
Economie (1)
Coût de la guerre : 5 milliards d’euros
Les indemnisations dues aux habitants du nord sont évaluées à 2 milliards de shekels (360 millions d’euros).
Les budgets d’achat de tous les ministères seront réduits de 6%, sauf les budgets destinés à l’aide sociale, aux services essentiels de santé, et aux projets de réhabilitation des municipalités locales.
Tourisme dans le nord : 25.000 chambres d’hôtels sont vides, occasionnant un manque à gagner de plus de 40 millions de shekels par semaine (9 millions de dollars) pour les hôteliers. Cette situation reste limitée au nord d’Israël.
Les hôtels dans le centre et le sud du pays sont remplis.
Industrie : 1800 usines sont installées dans le nord du pays, dont beaucoup d’entreprises de haute technologie ainsi que des raffineries et les industries pétrochimiques. Près d’1/3 de ces usines sont fermées depuis le début de la guerre et 1200 ont repris partiellement le travail avec des arrêts plus ou moins longs.
Agriculture : Les fruits de la Galilée pourrissent sur leurs arbres. Les oeufs ne sont pas ramassés dans les poulaillers.
Services : Les banques fonctionnent avec des effectifs réduits. Certaines fonctionnent 2 heures par jour, d’autres, comme la Banque Hapoalim, font circuler un camion-guichet. Les services municipaux et gouvernementaux sont censés fonctionner partiellement mais en réalité presque tout est paralysé.
Commerces : Ils ouvrent ponctuellement en fonction des consignes et des alertes. Les rues des villes du nord sont presque vides.
Transport : Le Port de Haïfa est fermé et les navires sont dirigés sur le port d’Ashdod. Le coût du transport a augmenté ainsi que le coût des assurances. Nous assistons à un ralentissement des exportations.
Energie : Du fait de la concentration des raffineries de pétrole dans le nord et des bombardements dans cette région, nous constatons une importante réduction de la production et prévoyons une augmentation des prix.
Aide humanitaire
Israël a mis en place une cellule de coordination de l’aide humanitaire pour le Liban, dirigée par le lieutenant-colonel Yigal Haccoun.
Tsahal a aidé à coordonner l’évacuation de près de 70.000 ressortissants étrangers du Liban, laissant le passage de 213 navires de passagers, 123 convois par route et 196 hélicoptères. 57 avions ont été autorisés à se poser à l’aéroport de Beyrouth pour délivrer de l’aide humanitaire aux habitants du sud-Liban.
Opérations militaires
30.000 soldats ont participé à la guerre
9000 cibles attaquées au Liban, notamment :
Des lance-roquettes, des zones de tirs de roquettes, des stock d’armes, des routes, installations radar, stations et dépôts d’essence, et autres infrastructures utilisées par le Hezbollah
126 lanceurs de missiles détruits
3 drones chargés d’explosifs du Hezbollah détruits
500 terroristes du Hezbollah éliminés
1 drone israélien perdu
4 hélicoptères israéliens perdus
1 navire israélien touché par un missile iranien
(1) Résumé de données parues dans la presse israélienne et synthétisé par le site Terre d’Israël : http://www.terredisrael.com
Commentaire d’ACDN :
On s’étonnera sans doute
que les 3069 roquettes tombées hors zones urbaines aient pu faire brûler 750 000 arbres (soit près de 250 arbres par roquette), et que les arbres aient pu être décomptés aussi rapidement ;
que Tsahal ait pu compter "500 terroristes du Hezbollah éliminés" sans remarquer les morts civils qu’elle a faits au Liban ;
que les immeubles, les ponts, l’aéroport de Beyrouth, entre autres, ne soient pas mentionnés parmi les 9000 cibles touchées ;
que l’offensive de Tsahal au Liban semble se résumer à une "aide humanitaire", consistant pour l’essentiel à "permettre" l’évacuation de 70 000 ressortissants étrangers, évacuation qu’elle a elle-même provoquée.
On notera que le Hezbollah était doté de "drones chargés d’explosifs", et d’au moins un missile anti-navire "iranien".
On s’interrogera enfin sur la finalité d’un tel bilan. S’agit-il de démontrer que le Liban n’est pas seul à avoir souffert de la guerre ? Que les pertes israéliennes sont élevées, ou au contraire qu’elles sont quatre fois moindres que celles du Hezbollah ? Que le Hezbollah a offert une belle résistance et porté des coups terribles à Israël, humains, matériels, économiques ? Qu’il a, malgré ses pertes, gagné la guerre, et qu’Israël aurait mieux fait de ne pas la lui livrer ?
Une chose est sûre : de part et d’autre, les victimes sont nombreuses et les dégâts énormes - quoique dans des proportions que ce bilan unilatéral ne permet pas de mesurer. Oui, vraiment, Israël aurait mieux fait de ne pas faire la guerre. Espérons que cette expérience l’amènera à s’orienter vers d’autres solutions, s’il en est encore temps.
Puissent les morts, les blessés, et les futures victimes de l’uranium appauvri déversé sur le Liban ne pas alimenter les haines mais servir au moins à tirer cette conclusion : seul le respect de l’autre permet d’établir la paix.