Le 6 août 1945, à 8h 16, heure locale, une bombe atomique explosait au-dessus d’Hiroshima ; le 9 août à 11h 02, une autre bombe explosait au-dessus de Nagasaki. Ces deux bombes, dont il est admis aujourd’hui qu’aucune n’était
nécessaire pour mettre un terme à la deuxième guerre mondiale, ont fait plusieurs centaines de milliers de victimes dans la population et ouvert la course aux armes nucléaires qui s’est poursuivie pendant le reste du 20e siècle. Près de 27 000 « têtes nucléaires » prêtes à exploser à tout moment en sont notre héritage, ainsi que la dispersion dans notre environnement de milliards de particules radioactives cancérigènes et mortifères, comme celles de plutonium révélées le mois dernier au Tricastin dans la Drôme.
Pour lutter contre ce danger permanent auquel la fin de la guerre froide n’a pas suffi à mettre un terme, le Conseil municipal de Saintes a décidé à l’unanimité, en juin 2000, de faire adhérer la ville au réseau mondial « Abolition 2000 » qui réclame l’abolition de toutes les armes nucléaires. Le 5 mars 2008, il a prononcé tout aussi unanimement son adhésion aux « Maires pour la Paix », association qui poursuit le même objectif sous la présidence du maire d’Hiroshima et rassemble aujourd’hui plus de 2200 villes à travers le monde, dont Saintes.
En juillet 2004, une délégation de la Mission d’Hiroshima pour la paix mondiale a rendu visite à Saintes. En mai 2006 et mai 2008, à l’occasion des 2e et 3e Rencontres internationales pour le désarmement nucléaire, biologique et chimique (RID-NBC) qui ont eu lieu à Saintes, deux « gincko biloba » (le seul arbre dont des graines ont résisté aux bombardements atomiques de 1945) ont été plantés en mémoire des victimes d’Hiroshima et de Nagasaki.
Dans cet esprit, l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN) a organisé un rassemblement symbolique le matin du 6 août 2008 dans la prairie de la Palu où des fleurs ont été déposées au pied des arbres d’Hiroshima et de Nagasaki, pour dire avec les « hibakusha » (les survivants des deux bombes) : « Plus jamais ça nulle part ! ».
Seule une planète libérée des armes nucléaires et autres armes de crime contre l’humanité a des chances d’être vivable.
Articles de presse
Sud Ouest, 6 août 2008 :
Fleurs contre bombes
COMMÉMORATION. Rassemblement à la prairie de la Palu, ce matin, pour se souvenir d’Hiroshima
Ce matin, à 10 h 45, l’association Action des citoyens pour le désarmement nucléaire appelle à un rassemblement au bord de la prairie de la Palu, près du pont de Saintonge, côté rive droite, en face du terrain blanc.
L’endroit et la date n’ont pas été choisis au hasard. L’Action des citoyens pour le désarmement entend commémorer le 63e « anniversaire » de l’explosion de la bombe atomique au-dessus d’Hiroshima, survenue le 6 août 1945, puis celle du 9 août au-dessus de Nagasaki.
« Ces deux bombes ont fait plusieurs centaines de milliers de victimes dans la population et ouvert la course aux armes nucléaires qui s’est poursuivie pendant le reste du XX e siècle », écrit dans un communiqué Jean-Marie Matagne, le président de l’association.
Espèce survivante. Il ajoute que « 27 000 "têtes nucléaires" prêtes exploser à tout moment en sont notre héritage, ainsi que la dispersion dans notre environnement de milliards de particules radioactives cancérigènes et mortifères, comme celles de plutonium révélées le mois dernier, à Tricastin, dans la Drôme. »
Pour dire « plus jamais ça », (ACDN) invite les personnes qui se sentent concernées à apporter des fleurs et à se retrouver à proximité des deux « gincko biloba » plantés au bord de la prairie de la Palu, en mémoire des victimes des deux bombardements. Ces arbres ont une histoire : c’est la seule espèce dont des graines ont résisté aux bombardements atomiques de 1945.
C’est la première fois que l’association se retrouve dans ce lieu. Le premier a été introduit en mai 2006 à l’occasion de la tenue des Rencontres internationales pour le désarmement nucléaire, biologique et chimique qui se sont déroulées à Saintes, et le second pendant la 3e édition de ces mêmes rencontres, en mai dernier. Les années précédentes, Jean-Marie Matagne et ses amis allumaient la flamme du désarmement nucléaire près du monument aux morts ou dans la cour de la salle Saintonge.
D. B.
Article illustré d’une photo d’archive.
Sud Ouest, 7 août : SOUVENIR. Le 6 août, 11h 02
A l’appel de l’association Action des citoyens pour le désarmement nucléaire (ACDN), une quinzaine de militants ont commémoré, hier, le 63e annivesaire des catastrophes nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki. La date de ce rassemblement a été fixée le 6 aoüt, en souvenir d’Hiroshima, et à 11h 02, heure à laquelle fut larguée la bombe atomique sur Nagasaki. Jean-Marie Matagne, président d’ACDN, a rappelé l’engagement de la Ville dans le désarmement nucléaire, au sein du réseau Abolition 2000. Saintes est également,depuis mars 2008, membre de l’organisation internationale des Maires pour la paix, présidée par le Maire d’Hiroshima.
Une photo grand format accompagnant l’article présente au premier plan une pancarte où l’on peut lire : "Arbre de Nagasaki. Gingko biloba. Planté le 9 mai 2008 en mémoire des victimes de la bombe A le 9 août 1945", et à l’arrière plan deux militants d’ACDN avec des bouquets de fleurs.