En mars 2013, 128 Etats et de nombreuses ONG avaient participé à la Première Conférence sur l’impact humanitaire (catastrophique) des armes nucléaires. Cette fois, au Mexique, on compte 146 Etats représentés. Mais toujours pas la France ni les autres Etats nucléaires dotés d’armes nucléaires, parties au Traité de Non Prolifération.
Les 13 et 14 février 2014, se tient au Mexique, à Nuevo Vallarta (Etat du Nayarit), la Deuxième Conférence internationale sur l’impact humanitaire des armes nucléaires. Elle devrait constituer une étape décisive dans la dynamique mondiale pour interdire et éliminer les armes les plus destructrices jamais créées.
« S’appuyant sur les faits déjà énoncés à Oslo l’année dernière, cette conférence démontrera sans appel qu’aucune agence nationale ou internationale de secours ne pourrait faire face à l’utilisation d’armes nucléaires. Tant que les armes nucléaires existeront, le risque de frappes intentionnelles ou accidentelles est réel et inacceptable pour l’humanité » a déclaré le Dr Tilman Ruff, co-président de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), un réseau de 359 ONG de 92 pays.
La Conférence du Mexique est la dernière étape d’un processus qui a changé la façon d’aborder le débat sur les armes nucléaires au niveau international. Depuis 2010, quand les États parties au Traité de Non Prolifération ont reconnu « les conséquences humanitaires catastrophiques de l’utilisation d’armes nucléaires », un nouveau discours s’est développé à partir des effets réels de ces armes, permettant de redoubler les efforts pour y remédier. Le mouvement de la Croix-Rouge, les agences de secours des Nations Unies, la société civile et la majorité des nations du monde ont souscrit à cette initiative humanitaire.
En octobre 2013, 125 Etats ont soutenu une déclaration proposée par la Nouvelle-Zélande à l’Assemblée générale des Nations Unies, affirmant que « les conséquences catastrophiques des armes nucléaires doivent sous-tendre toutes les approches et tous les efforts en faveur du désarmement nucléaire ».
Madame Beatrice Fihn a affirmé au nom d’ICAN que « les nouvelles preuves apportées lors de cette conférence montrent clairement que les armes nucléaires menacent la sécurité et la survie de tous. Cette réunion devrait être un point de non-retour. Les gouvernements doivent maintenant passer à l’étape suivante et décider d’agir pour remédier au terrible impact de ces armes. Ils ne peuvent pas connaître la réalité et refuser de la prendre en compte. La prochaine étape devrait être l’ouverture de négociations sur un traité d’interdiction des armes nucléaires, même si au début les États possesseurs d’armes nucléaires ne veulent pas y participer. Ce sont les seules armes de destruction massive qui ne font pas l’objet d’une interdiction et la question est : doivent-elles être légales ou illégales ». Mme Fihn a édité un rapport sur l’impact des armes nucléaires intitulé Une souffrance indicible, publié par la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF) et ICAN.
Parmi les représentants de la société civile à la Deuxième Conférence internationale sur l’impact humanitaire des armes nucléaires, plusieurs survivants des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, les « Hibakusha », vont témoigner. Il y aura également des contributions du climatologue Alan Robock, du Dr Ira Helfand et de M. Richard Moyes, d’Article 36, qui présenteront leurs recherches récentes sur les effets des explosions nucléaires sur le climat de la planète, l’agriculture, la santé humaine et l’infrastructure sociale et économique. Le célèbre auteur de Command and Control le journaliste Eric Schlosser, l’ex-officier de l’armée américaine M. Bruce Blair, et la directrice de recherche de Chatham House, le Dr. Patricia Lewis, aborderont les risques de détonation accidentelle des armes nucléaires.
Source : ICAN
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