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Victimes des essais nucléaires : les "annonces" de M. LUREL

Publié le 22 janvier 2013

Communiqué de Moruroa e tatou

Papeete le 21 janvier 2013

Les « annonces » de M. LUREL

Après les promesses de François Hollande, il y a près de 9 mois, voici les annonces de M. Lurel, ministre des Outre-mer, sur le nucléaire affirmant en finale que « ce n’est pas si simple que cela ».

Pourtant, quand M. Lurel était dans l’opposition, c’était très « simple » : il avait cosigné avec tout le groupe des députés socialistes la proposition de loi de Christiane Taubira sur la reconnaissance et l’indemnisation des victimes des essais et accidents nucléaires qui avait l’assentiment des associations de victimes des essais nucléaires. Alors, aujourd’hui, avec la proposition de loi déposée par le sénateur Richard Tuheiava qui réforme la loi Morin en reprenant les principales dispositions de Christiane Taubira, le ministre des Outre-mer et ses amis socialistes au pouvoir à Paris ont l’opportunité d’être fidèles à leurs promesses. Le Parlement doit se mettre au travail.

Faut-il encore tergiverser pendant des mois pour dire si oui ou non on doit élargir la zone géographique à toute la Polynésie ? Sur quels critères faudrait-il s’appuyer pour restreindre la zone alors que les documents et rapports du ministère de la défense indiquent sans ambiguïté que toute la Polynésie a été touchée par les retombées des 46 essais nucléaires aériens entre 1966 et 1974 ? On sait maintenant, grâce à ces documents officiels, que non seulement l’air respiré par les Polynésiens mais aussi l’eau des citernes, les produits agricoles et les poissons contenaient des doses parfois considérables d’éléments radioactifs provenant de ces bombes. Pendant des années, les Polynésiens ont consommé des aliments qui auraient été interdits sur les étals parisiens.

Aujourd’hui, il n’est plus possible de nous faire croire que ces retombées radioactives étaient inoffensives. Même les médecins militaires des années 1960 reconnaissaient les risques sanitaires qu’on faisait courir à une population polynésienne « génétiquement fragile ». La communauté scientifique internationale reconnaît que les radiations peuvent engendrer non seulement des cancers, mais aussi des maladies cardiovasculaires et des atteintes au système génétique pour des générations. Alors, pourquoi tergiverser pendant des mois sur ce que le monde entier sait parfaitement sur les risques des radiations nucléaires après Tchernobyl et Fukushima ? Pourquoi passer sous silence les dégâts environnementaux, notamment sur les poubelles nucléaires que sont devenus Moruroa et Fangataufa ?

Une fois n’est pas coutume, Moruroa e tatou approuve pleinement les déclarations du Ministre de l’environnement, du Vice-Président et du Président de l’Assemblée qui ont su accueillir M. Lurel en lui rappelant l’urgence à régler ce lourd contentieux du nucléaire qui envenime les relations entre la France et la Polynésie. Nous n’osons pas douter que ce rappel sera entendu à Paris.

Moruroa e tatou

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