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Succès de la première réunion publique Stop-TAFTA à Saintes

Publié le 21 mai 2014

La salle Saintonge N° 1 était comble ce mardi 20 mai 2014. Plus de 80 personnes se pressaient pour débattre du traité de libre-échange transatlantique, baptisé "TAFTA" en anglais, qui fait actuellement l’objet de négociations secrètes entre les Etats-Unis et l’Union Européenne.

Le Réseau Saintongeais Stop-TAFTA (RSST) est un réseau citoyen, ouvert à toutes et tous sans discrimination. Son objet est de mieux faire connaître le traité et de s’y opposer. Ses membres y viennent à titre personnel et non en tant que représentants d’organisations, même si le soutien de celles-ci est accepté. Il s’est constitué le 28 avril 2014 et tient depuis des réunions hebdomadaires dans l’arrière-salle d’un café Saintais ("l’Epouvantail", eh oui !), chaque lundi de 18 à 20h. La prochaine réunion aura lieu lundi 26 mai, au lendemain de l’élection européenne. Hier soir, c’était une première en extérieur, et ce fut un succès.

Les organisateurs avaient choisi de faire la part belle au débat dans la salle. Pour l’introduire, quatre orateurs se sont succédé pour brosser, en moins d’une demi-heure, le tableau du TAFTA. Ensuite, questions et observations ont fusé dans la salle, permettant d’apporter des précisions de détail ou d’importance, et de conclure à l’extrême nocivité de ce projet de traité pour nos droits de citoyens, de consommateurs, de producteurs (notamment paysans), de salariés et d’êtres humains, car quel que soit le résultat des négociations en cours, c’est tout notre environnement humain et naturel que sa philosophie remettrait en cause s’il était adopté.

Une forte volonté de résistance collective s’est fait jour, dès maintenant mais aussi, au besoin, à moyen et à long terme - à l’image de celle des opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes.

Les participants ont évoqué divers moyens d’action tels que :
- continuer à s’informer, diffuser l’information et alerter leur entourage à propos du traité ;
- en faire autant auprès des élus locaux et régionaux (une lettre du RSST aux députés et autres élus, déjà signée par quatre-vingt personnes, circulait dans la salle et recueillait de nouvelles signatures) ;
- en tant qu’électeurs, exclure de leur vote du 25 mai les listes de candidats qui n’auraient pas à leur programme le refus du TAFTA et ne s’engageraient pas à voter contre, s’il venait devant le Parlement européen (les réponses reçues de plusieurs listes au questionnaire du RSST ont été signalées à l’assistance) ;
- s’il était néanmoins adopté au niveau européen, interpeller les députés et sénateurs français pour qu’ils fassent obstacle à sa ratification par le Congrès ;
- convaincre au moins 175 d’entre eux (20 % du Congrès) de déposer une proposition de loi soumettant le traité à référendum ;
- les aider ensuite à recueillir le soutien d’au moins 10 % du corps électoral (soit environ 4,5 millions de signatures électroniques à obtenir en 6 mois) ;
- proposer au collectif national "Stop-TAFTA" de s’entendre avec d’autres collectifs nationaux pour lancer une pétition européenne auprès de la Commission de Bruxelles ;
- affréter des cars pour Bruxelles, le jour où une manifestation monstre européenne y serait organisée…

Sur cette lancée, une lettre au président de la République et au Premier ministre est improvisée, discutée et adoptée par les participants encore présents, qui font la queue pour la signer avant de partir. Elle est brève mais limpide : "Les citoyen(ne)s soussigné(e)s, réuni(e)s à Saintes, Salle Saintonge, le mardi 20 mai 2014 à l’initiative du Réseau Saintongeais "Stop-TAFTA", vous demandent de mettre un terme aux négociations transatlantiques censées déboucher sur un traité de commerce international dit TAFTA en anglais."

La lettre manuscrite, portant 73 noms et 73 signatures, part ce matin à l’Elysée et à l’Hôtel de Matignon. Le débat et le combat ne font que commencer.