Papeete le 13 juin 2014
En d’autres temps - pas si lointains - il fallait détruire tout ce qui n’était plus conforme à l’idéologie du pouvoir en place. Partout dans le monde, livres, œuvres d’art, objets religieux, monuments ont été passés par le feu sur ordre de dictateurs avides d’effacer de la mémoire des peuples l’histoire même qui les a construits. Leur acharnement à détruire est d’autant plus virulent qu’ils tentent d’occulter tout ce qui met en cause leur propre collaboration avec l’injustice passée.
À défaut de relever le pays, Gaston Flosse et ses complices tentent aujourd’hui une diversion en s’attaquant à la mémoire de la période du Centre d’Essais du Pacifique. En décidant de faire disparaître le monument de la place du 2 juillet 1966, ce gouvernement commet un affront sacrilège aux sacrifices - non consentis - de milliers de victimes polynésiennes des essais nucléaires français, de leurs familles et de toutes les victimes des expériences atomiques dans le Pacifique. Depuis ce 2 juillet 2006 où fut inauguré ce monument, nombreux sont ceux - personnalités, élus, syndicalistes, polynésiens de toutes générations, visiteurs étrangers - qui, depuis le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Fidji, les États-Unis, la France et tous nos archipels, sont venus se recueillir en ce lieu symbolique de la folie nucléaire désormais connu du monde entier.
2 juillet 2012, Commémoration des victimes
Comble de révisionnisme, les motivations invoquées par le porte-parole du gouvernement Flosse prétendent rendre hommage au « bienfaiteur » de la Polynésie, Jacques Chirac. Qui en Polynésie, en France ou dans le monde aurait oublié que ce dernier avait pris la décision irresponsable de reprendre des essais nucléaires en 1995, ce qui avait provoqué un tollé mondial ternissant une nouvelle fois l’image de la France et déclenché une violente et destructrice révolte des Polynésiens ? Gaston Flosse et ses complices veulent-ils à nouveau nous asséner les « bienfaits de la colonisation nucléaire » de la Polynésie ?
2 juillet 2012, les joueurs de pahu
Le monument de la place du 2 juillet 1966 fait partie du patrimoine historique de la Polynésie, ce n’est pas un passe-droit accordé à une association particulière qui peut être retiré selon « l’humeur du prince ». Les démocrates qui ne manquent pas en Polynésie sauront s’opposer vigoureusement à cette infamie.
Moruroa e tatou
563 Boulevard Pomare
Papeete
Tahiti
B.P. 5456
98716 Pirae
Tél : + 689. 460 666
moruroaetatou@mail.pf
www.moruroaetatou.com