Source : French China Org. Mis à jour le 25-08-2016.
Mercredi à Tokyo, lors d’un entretien annuel avec ses homologues du Japon et de Corée du Sud, Fumio Kishida et Yun Byung-se, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré que la Chine était opposée au programme de développement nucléaire de Corée du Nord. Wang Yi a déclaré que la Chine continuerait à œuvrer pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne et persisterait à trouver une issue par le dialogue et la consultation.
Le matin même, avant cette rencontre longuement attendue, la Corée du Nord avait procédé à un essai de tir de missile balistique lancé depuis un sous-marin. Le tir fut effectué après que Pyongyang a annoncé lundi, qu’une « frappe nucléaire préventive » serait lancée contre l’exercice militaire annuel conjoint des Etats-Unis et de la Corée du Sud, qui a débuté lundi et doit se poursuivre jusqu’au 2 septembre. Il s’agit du dernier d’une série de tirs effectués par Pyongyang au mépris des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies..
Wang Yi a déclaré que la Chine s’opposait à toute parole et à tout acte pouvant causer des tensions sur la péninsule coréenne, ainsi que toute action allant à l’encontre de la résolution 2270, qui fut adoptée à l’unanimité le 2 mars par le Conseil de sécurité pour étendre l’étendue des sanctions contre la Corée du Nord. Zhang Liangui, un expert en études coréennes à l’Ecole du Parti du Comité central du PCC, estime que le tir de missile de mercredi fournit un nouveau sujet pour la réunion trilatérale.
Selon lui, les commentaires des trois hauts diplomates - réaffirmant principalement leurs positions officielles - « gardent une certaine valeur ». Le message de Wang Yi est que, même si Beijing est en colère contre le plan de Séoul d’introduire [sur son territoire] le puissant système antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), qui placerait techniquement une partie de la Chine sous son radar, « la Chine n’a pas changé de position concernant la question du nucléaire sur la péninsule coréenne ».
Concernant la coopération trilatérale, le ministre chinois a indiqué que la Chine, le Japon et la Corée du Sud - trois grandes économies - devraient endosser des responsabilités plus importantes dans la promotion du développement économique en Asie de l’Est, ainsi que le maintien de la paix et de la stabilité. Il a également déclaré que les trois pays avaient besoin de renforcer leur confiance politique mutuelle, de mener une coopération pragmatique et de soutenir les échanges interpersonnels et le développement durable.
Fumio Kishida et Yun Byung-se ont déclaré, que leurs pays soutenaient la Chine dans ses efforts pour faire du Sommet des dirigeants du G20 - qui se déroulera le 4 et le 5 septembre à Hangzhou dans la province du Zhejiang - un succès. Wang Yi a appelé les nations d’Asie de l’Est à jouer des rôles de premier plan, pour que la Chine, le Japon et la Corée du Sud puissent réaliser une Communauté économique d’Asie orientale et faciliter la construction d’une « Communauté asiatique de destin partagé ».
Les diplomates se sont accordés pour accélérer les pourparlers sur un accord de libre-échange entre leurs pays et pour s’assurer que les négociations sur le Partenariat régional économique global (RCEP pour Regional Comprehensive Economic Partnership) soient terminées en septembre, comme prévu.
Feng Wei, un professeur d’études japonaises à l’Université Fudan de Shanghai, explique que les trois pays ont commencé à s’entretenir sur la mise en place d’une zone de libre-échange trilatérale en 2002, mais que celle-ci attend encore de prendre forme du fait de nombreux facteurs.