Réédition. Première édition le 25 janvier 2019
Le 23 janvier 2019, à Chicago, les savants atomistes qui gèrent « l’Horloge de l’Apocalypse » (Doomsday Clock) ont décidé de maintenir la grande aiguille de cette horloge symbolique là où ils l’avaient placée en janvier 2018 : à deux minutes de la catastrophe nucléaire qui risque d’anéantir l’humanité. Une proximité jamais atteinte depuis 1953 et la guerre de Corée.
Bulletin of Atomic Scientists
Le même jour à Paris, à l’Assemblée nationale, le député Jean-Paul Lecoq et le président de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN), Jean-Marie Matagne, présentaient conjointement, en conférence de presse, une proposition de loi visant à organiser un référendum en application de l’article 11, alinéa 3, de la Constitution, sur la participation de la France à l’abolition des armes nucléaires et radioactives.
Photo : Simon Desmarest
Créé par la réforme constitutionnelle de 2008, le référendum dit « d’initiative partagée », parlementaire et citoyenne, nécessite d’abord la signature de 20 % du Parlement (185 députés et sénateurs sur 925), puis le soutien de 10% des électeurs inscrits (plus de 4,7 millions).
Photo : Simon Desmarest
Cette voie n’avait jamais été tentée avant mars 2016, lorsque 12 députés ont, à l’instigation d’ACDN, appelé leurs collègues à signer une proposition de loi référendaire sur la participation de la France à la négociation d’un traité d’interdiction et d’élimination complète des armes nucléaires, qui allait être décidée par l’Assemblée générale de l’ONU en décembre 2016.
En avril 2017, 126 parlementaires -les deux-tiers du nombre requis- avaient signé cette proposition de loi lorsque les élections législatives ont profondément renouvelé le Parlement et remis le compteur à zéro. A nouveau, ACDN s’est adressée à tous les parlementaires, sans considération d’étiquette politique.
Les 30 premiers signataires (21 député(e)s, 9 sénateurs et sénatrices) de la nouvelle proposition de loi appellent leurs collègues à la signer. Ils se répartissent entre la Gauche Démocrate et Républicaine, le groupe communiste et écologiste du Sénat, le groupe Libertés et Territoires, La République en Marche, les Socialistes et Républicains, la France Insoumise, l’UDI, le Rassemblement Démocratique et Social Européen et les non-inscrits. Nonobstant l’inégale répartition selon les groupes, cette liste atteste de la diversité politique des signataires, que l’on espère voir s’élargir encore dans les semaines ou les mois à venir.
Photo : Simon Desmarest
ACDN réclame depuis sa fondation en 1996 un référendum pouvant amener la France à négocier l’abolition de ces armes de massacre et d’extermination, conformément à l’article 6 du Traité de Non-Prolifération auquel elle a adhéré en 1992. Il est en effet inacceptable que le peuple français finance sans avoir jamais été consulté une politique d’armement nucléaire qui lui a déjà coûté l’équivalent de plus de 300 milliards d’Euros, qui va lui coûter 14,5 millions d’Euros par jour de 2019 à 2025 (au total, 37 milliards) pour sa seule « modernisation », et qui fait de lui à la fois le complice de la préparation de crimes contre l’humanité et la victime potentielle d’une apocalypse atomique.
Le référendum doit poser la question : « Approuvez-vous que la France participe à l’abolition des armes nucléaires et radioactives et engage avec l’ensemble des Etats concernés des négociations visant à établir, ratifier et appliquer un traité d’interdiction et d’élimination complète des armes nucléaires et radioactives, sous un contrôle mutuel et international strict et efficace ? »
A cette question, 85% des Français répondraient OUI, d’après l’IFOP. Elle concerne la conscience, la raison et l’humanité de chaque être humain. Comme Albert Camus l’écrivait le 8 août 1945, "devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison."
Cet objectif motive l’Appel à référendum que chaque citoyen est invité à signer. Chacun est convié à écrire aux députés et sénateurs de son département ou de son choix pour leur proposer de signer la Proposition de Loi en remplissant le formulaire de soutien parlementaire. Cette loi permettra au peuple français d’ouvrir enfin la voie à un monde sans armes nucléaires et radioactives. Un monde consacré à résoudre les nombreux défis auxquels l’humanité doit faire face, en toute liberté, égalité, fraternité, et sans avoir à trembler en permanence sous une épée de Damoclès.
ENREGISTREMENT
Introduction : le référendum d’initiative partagée (1’ 50’’)
Pourquoi abolir les armes nucléaires et radioactives (10’ 20’’)
Pourquoi ce référendum (3’)
Le 23 janvier, Mgr Jacques Gaillot, évêque de Partenia, est venu à l’Assemblée nationale apporter son soutien à la campagne pour un référendum.