Le Chef de Cabinet
du Président de la République
Monsieur Jean-Marie Matagne
Président de [l’Action] des citoyens pour le
désarmement nucléaire
Paris, le 25 NOV. 2015
Monsieur le Président,
Le Président de la République a bien reçu la correspondance que vous lui avez adressée et il m’a confié le soin de vous répondre.
Soyez assuré qu’il a été pris connaissance de vos préoccupations et de vos observations concernant le risque nucléaire dans le contexte de la menace terroriste.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération distinguée.
Isabelle Sima
Commentaire
Remercions d’abord le Président de la République d’avoir bien voulu nous répondre, et son Chef de Cabinet de l’avoir fait avec autant de brièveté que de diligence.
Nous voilà donc "assurés". Mais de quoi ? Du fait "qu’il a été pris connaissance de (n)os préoccupations et de (n)os observations concernant le risque nucléaire dans le contexte de la menace terroriste". C’est déjà ça. Mais rassurés ? C’est moins sûr.
Car des trois propositions que nous avions faites et dont "il a été pris connaissance", lesquelles donneront lieu à des mesures effectives ?
Accroître la sécurité des centrales et en interdire toutes les visites, y compris dans le cadre des Journées « Enseigner la Défense » ?
Interdire tous les transports de plutonium, au moins pour la durée de l’état d’urgence ?
Reconsidérer la politique nucléaire, tant civile que militaire, de la France, sous l’angle de la sûreté et de la sécurité de sa population ?
Ce serait vraiment bien. Une retombée inattendue des tragiques attentats du 13 novembre, en quelque sorte. Mais est-ce le cas ? On ne peut que le souhaiter et laisser
aux personnels des centrales nucléaires et à ceux de l’Education Nationale, le soin de vérifier le premier point ;
aux maires des nombreuses communes où passent les semi-remorques chargés de plutonium ainsi que leur cortège dit de sécurité, le soin de vérifier qu’il n’y passent plus et, si ce n’était pas le cas, le souci d’interdire leur passage sur la commune et de mobiliser la force publique pour les en empêcher - il y va de la sécurité, de la santé et de la vie de leurs administrés ;
aux journalistes et à tous nos concitoyens, le soin de constater à l’issue de la COP 21 que la France s’est saisie de l’occasion pour revoir sa politique énergétique et se diriger vers la sortie du nucléaire. Du nucléaire civil et, pourquoi pas, militaire, puisque le climat et la paix vont de pair de l’avis même du Président de la République.
Affaire à suivre, donc. Nous n’y manquerons pas, et nous faisons confiance à la presse et aux médias affranchis du lobby nucléaire pour en faire un sujet d’actualité. France 2 par exemple
Pour agir en ce sens avec nous, on peut écrire à contact@acdn.net
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