D’après le rapport annuel du SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute), l’ensemble des dépenses militaires mondiales pour 2015 a augmenté de 1% par rapport à l’année dernière, atteignant 1700 milliards de dollars US.
Les dépenses militaires des Etats Unis ont diminué de 2,4 % l’an dernier, le plus faible taux de diminution depuis 2011. Malgré cela, Washington dépense encore 36 % du budget militaire mondial.
La dépréciation du rouble a fait sortir la Russie du trio de tête, au profit de l’Arabie qui a dépensé 87,2 milliards de dollars l’an dernier, contre 66,4 milliards de dollars pour Moscou.
Le SIPRI a relevé une large augmentation des dépenses dans les pays frontaliers de la Russie et de l’Ukraine — Estonie, Lettonie, Lithuanie, Pologne, Roumanie et Slovaquie.
En bref, le chef de l’OTAN a souhaité que les alliés des Etats-Unis augmentent leurs budgets de défense, en invoquant "l’agression russe".
Les dépenses se sont contractées de 1,3 % en Europe occidentale, mais les auteurs du rapport ont noté que c’était la plus faible diminution annuelle depuis 2010, qui a marqué le début de leur déclin dans cette région.
Selon le SIPRI, les dépenses de la France ont diminué de 5,9 % par rapport à 2006 et représentent 2,1 % du Produit Intérieur Brut français, au lieu de 2,3 % il y a dix ans. Avec 50,9 milliards de dollars, elles représentent néanmoins 3% des dépenses militaires mondiales. La France a surtout grandement contribué aux dépenses des autres, en leur vendant de nombreux matériels militaires, notamment à l’Arabie saoudite dont les achats ont explosé et qui est par ailleurs soupçonnée d’avoir acquis la bombe atomique.
Les baisses les plus spectaculaires, liées à la chute des revenus pétroliers, sont relevées au Vénézuela (– 64 %) et en Angola (– 42 %). Le SIPRI note également une diminution dans les dépenses militaires de Bahreïn, du Brunei, du Tchad, de l’Equateur, du Kazakhstan, d’Oman et du Sud Soudan.
“Les dépenses militaires en 2015 présentent des tendances contradictoires. D’un côté, elles reflètent l’escalade des conflits et des tensions dans de nombreuses parties du globe ; d’un autre côté, elles manifestent une nette rupture avec la montée en flèche des dépenses militaires lors de la précédente décennie, en lien à l’époque avec l’augmentation des revenus pétroliers. Cette situation économique et politique volatile crée une image aléatoire de la tendance pour les années à venir", déclare le Dr Sam Perlo-Freeman, responsable de la recherche au SIPRI.
Soldats de l’OTAN en exercice