Soupçonné de vouloir se procurer la bombe atomique, l’Iran a passé le 13 juillet 2007 un accord avec l’AIEA l’autorisant de nouveau à inspecter ses installations nucléaires. Il s’est en outre engagé à répondre avant la fin de l’année à toutes les questions de l’agence de l’ONU. Pourtant, ignorant cet important progrès diplomatique, le gouvernement français cherche à faire prendre au plus vite par l’ONU, l’Europe, ou les deux à la fois, de nouvelles sanctions contre l’Iran. Il évoque même la menace d’un bombardement ou d’une guerre contre lui.
Deux poids, deux mesures : les installations nucléaires de la France, militaires et civiles, ne sont jamais inspectées par personne. Pourtant, on y met au point de nouvelles armes nucléaires, comme au Centre d’Essais de Lancement de Missiles (CELM) des Landes, où le missile M51 est testé depuis l’automne 2006. Ces armes contreviennent radicalement à l’article VI du Traité de Non Prolifération qui oblige la France et les autres Etats nucléaires à négocier, pour la mettre en oeuvre « sous un contrôle international strict et efficace », l’élimination complète de leurs armes nucléaires.
Pour dénoncer ce double jeu de la France, un festival et une manifestation sont organisés dans les Landes, non loin du CELM de Biscarrosse, les 22 et 23 septembre 2007, comme l’an dernier à pareille date. ACDN, co-fondatrice du collectif qui organise l’événement, vient de s’en retirer en raison de désaccords sur ses modes de décision et ses formes d’action. ACDN n’en souhaite pas moins, dans le respect de la loi, le plein succès de ce rassemblement, de même que celui de la Journée internationale de la paix à laquelle ACDN participe ce 21 septembre.
Le gouvernement doit en être averti : le seul moyen d’interrompre ailleurs la prolifération « horizontale » des armes nucléaires, c’est de suspendre ses propres programmes de prolifération « verticale » - dont fait partie le programme M51 ; le seul moyen de faire respecter la loi, c’est de la respecter soi-même ; et le seul moyen démocratique de faire cesser la contestation, c’est de consulter le peuple français en organisant un référendum sur la participation de la France au désarmement nucléaire, biologique et chimique, intégral, universel et contrôlé, que les traités prévoient.
C’est la seule voie possible pour bloquer la prolifération des armes de destruction massive, éliminer celles qui existent, ouvrir la voie au désarmement général, sauver l’humanité de son autodestruction et consacrer tous ses efforts à développer les énergies alternatives et le bien-être durable des peuples et des personnes.
« Si tu veux la paix, prépare la paix. Si tu veux le meilleur, ne prépare pas le pire. »