Un économiste iranien, Hadi Zamani, nous le dit et nous le démontre, chiffres à l’appui : l’Iran n’a pas besoin de recourir au nucléaire pour répondre à ses besoins énergétiques, ni actuellement, ni à terme.
L’Iran aura toutefois besoin de doubler ses capacités de production électrique d’ici 15 ans - en admettant un taux de croissance annuelle de la consommation de l’ordre de 6 %. Le régime actuel prévoit d’en couvrir, en 2021, 10% avec l’électro-nucléaire. C’est ce qui lui sert à "justifier" le développement d’une industrie à peine embryonnaire. Pour le moment, l’Iran n’a aucune centrale - sauf une à Busher, en tout début de construction. L’Iran n’a donc pas de problème de « sortie du nucléaire ». Quelle chance ! Son seul "problème", c’est de ne pas y entrer !
La solution de la crise actuelle a la simplicité des évidences : il suffit que l’Iran renonce au nucléaire tant civil que militaire, et investisse dans les économies d’énergie, et surtout dans le développement des énergies renouvelables (celles qui ne coûtent rien une fois en place, et qui ne polluent pas, ou fort peu) : hydroélectricité (son doublement est d’ailleurs prévu), mais aussi soleil, vent, géothermie, énergie de la houle ou des courants (de la mer Caspienne et du golfe Persique).
L’Iran pourra ainsi :
1°) prouver sans discussion possible qu’il ne cherche pas à se procurer la technologie et les matières nucléaires à des fins militaires ;
2°) satisfaire ses besoins énergétiques tout en préparant la lointaine relève du gaz et du pétrole ;
3°) éviter d’ajouter aux risques sismiques auxquels il est particulièrement exposé celui d’une catastrophe nucléaire ;
4°) liquider dans l’œuf le problème insoluble des déchets nucléaires, avec lequel les pays du groupe de fournisseurs nucléaires se débattent en vain ;
5°) éviter toute espèce de sanction et profiter au contraire d’une aide internationale et d’échanges commerciaux sans aucune restriction ;
6°) être à l’avant-garde mondiale
de l’abandon du nucléaire
du développement des énergies renouvelables
de la lutte contre l’effet de serre
de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et pour le désarmement nucléaire.
Fort de ce renoncement choisi et exemplaire, il pourra en effet :
exiger l’application des résolutions de l’ONU en faveur d’un Moyen Orient dénucléarisé, y compris de la part d’Israël (sous réserve que les dirigeants iraniens renoncent à vouloir la disparition de l’Etat hébreu et s’engagent avec lui et les autres Etats de la région, dont l’Etat palestinien qu’il faut aussi créer et reconnaître, dans des accords de sécurité réciproque) ;
exiger des puissances nucléaires, qui prétendent aujourd’hui imposer à l’Iran leurs règles unilatérales, qu’elles commencent par respecter leurs propres obligations et renoncent, elles aussi, à leurs armes nucléaires (article 6 du TNP) ;
jouer un rôle majeur sur la scène internationale, en tant que champion d’un monde dénucléarisé, par exemple en proposant une réforme du TNP (article 4) qui substituera au droit à l’énergie nucléaire le droit aux énergies renouvelables et au développemnt durable, droit soutenu par la création d’une Agence de l’ONU pour les énergies renouvelables etle développement durable dont l’Iran sera l’un des premiers bénéficiaires.
Mais que veut le peuple iranien ? Que veulent les ayatollah ? Que veut Allah ? ...Que veulent les dirigeants des puissances nucléaires ? Et que veulent les peuples de ces Etats "démocratiques", qu’on ne consulte jamais sur de tels sujets ?
La paix et la prospérité commune, ou la domination et la guerre ?
Le monde est à la croisée des chemins. La "crise du nucléaire iranien" peut être l’occasion de choisir la voie qui conduira à un monde sans nucléaire, ni civil, ni militaire. Un monde réconcilié avec la planète et les générations futures.
Allah est grand et miséricordieux, paraît-il. C’est le moment pour Lui de le montrer, en inspirant à ses serviteurs le choix de la sagesse. Dieu et Jéhovah pourraient en faire autant - on ne le leur en fera pas reproche.
Mais quelle que soit leur source d’inspiration, se trouvera-t-il d’un côté comme de l’autre des sages suffisamment influents pour faire prévaloir à temps le simple bon sens sur les sordides intérêts des marchands de "puissance" ? Il dépend d’eux et du soutien que leur apporteront les opinions publiques que la "crise du nucléaire iranien" débouche sur un avenir sinon radieux, du moins non irradié, ou qu’elle bascule dans des confrontations et des guerres sans fin - sans fin, sinon celle de l’humanité.
Pour ACDN,
Jean-Marie Matagne, le 18 février 2006
Lire la Lettre au Président George W. Bush du 28 février 2006.
Lire la Lettre d’ACDN à S.E. l’ambassadeur d’Iran à Paris du 20 mars 2006.